Toutes les bouteilles, stockées pendant une longue période dans des conditions optimales, ont été placées dans une cave de service, à température adaptée, verticalement, 6 jours avant notre rendez-vous.
Cette dégustation s’est déroulée en deux séances : l’après-midi à 14h puis le soir à 19h30.
Ce compte-rendu détaille les impressions du soir.
Entre autres causes, une aération de 5 heures (dans la bouteille rebouchée en position verticale) peut expliquer les variations dans les appréciations.
Les vins sont dégustés sans présentation à l’aveugle.
Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – LL : Laurent Ladevèze – EA : Eric Ambiaud
(Nombre total de dégustateurs : 14)
A l’ouverture : DS14,5 – HD14,5
Après 5 heures d’aération : DS14,5 – LG14,5 – LL15 – EA14,5
Nez végétal plutôt agréable. Acidité marquée en bouche, avec une relative amertume et un côté poivron, Zan. Un vin vert, un peu creux, à l’image du millésime.
A l’ouverture : DS16 – HD15,5
Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16 – LL16 – EA16,5
Même si la trame est similaire, on retrouve beaucoup plus de rondeur, de maturité, de la chair. Les notes de cacao propres au Merlot sont présentes, sucrosité en fin de bouche. Peut faire penser à un grenache. Gourmandise et gros potentiel pour ce millésime.
A l’ouverture : DS15,5 – HD15
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15,5 – LL15,5 – EA15,5
Retour à un vin plus rustique et moins dense, même si les tanins sont fins. Amertume et pointe végétale, dans l’esprit du 2021, au-dessus quand même.
A l’ouverture : DS16,5 – HD16
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5 – LL16,5 – EA1X
Vin juteux avec des notes confites (trop mûr ?) et de cacao. Mélange de gourmandise et de puissance, qui nous rappelle que 2018 est un grand millésime en rive droite et produit des vins de garde.
A l’ouverture : DS15 – HD14,5+
Après 5 heures d’aération : DS15 – LG15 – LL15,5 – EA15
Nous revenons vers un vin plus rustique, vert et un peu asséchant, qui contient moins de matière. Il se rapproche du millésime 2021, avec néanmoins un peu plus de gras.
A l’ouverture : DS16 – HD15,5
Après 5 heures d’aération : DS16+ – LG16+ – LL16 – EA16,5
Les tanins sont présents, toujours un côté rustique. Le côté mentholé et rond du Merlot Bordelais ressort nettement, le vin s’ouvre rapidement et fait place à des notes d’évolution.
A l’ouverture : DS15,5/16 – HD15
Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16,5 – LL16 – EA16
On sent la maturité du vin dès l’attaque, avec des arômes marqués de fruit noir. Du jus, de la finesse, et de la fraîcheur. C’est un joli vin prêt à boire.
A l’ouverture : DS15 – HD14,5
Après 5 heures d’aération : DS15 – LG15,5 – LL15 – EA15
Nez animal, fumé, (rappelle une Syrah Nord), Moka bordelais. Très Bordeaux en bouche avec des arômes marqués de tabac. Manque de matière qui rend quand même ce vin un peu grossier.
A l’ouverture : DS15 – HD14,5
Après 5 heures d’aération : DS15 – LG1 – LL15,5 – EA15,5
Premier vin de la dégustation qui présente une robe tuilée. Le nez est timide et dégage des arômes de cuir et de bouquet garni. Vin plutôt mince et léger, avec une acidité marquée, qui perd un peu de qualité à l’aération.
A l’ouverture : DS17,5 – HD17
Après 5 heures d’aération : DS17,5 – LG17,5 – LL17,5 – EA17
Nez profond, fin, dégage beaucoup de fraîcheur, de maturité et de concentration. En bouche, le grain est dense, charnu, et présente une belle longueur. Il est prêt à boire mais en a sous le pied. C’est un excellent vin, incontestablement le meilleur de la séance.
A l’ouverture : DS16,5 – HD16,5
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5 – LL16,5 – EA16,5
Nez fumé, bouche solaire marquée par l’alcool, assez mûre, mais la fraîcheur est présente. Joli vin prêt à boire.
A l’ouverture : DS15,5 – HD15
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15,5 – LL15 – EA15,5
Le nez est animal. Nous revenons sur un vin plus banal, plus rustique, avec une forte acidité qui nous rappelle les millésimes plus verts du début de la dégustation ,mais plus qualitatif quand même.
A l’ouverture : DS(15?) – HD(16,5/ED)
Après 5 heures d’aération : DS(15) – LG(15) – LL? – EA15 ?
Anormalement évolué, nez soja. Dans le doute, le vin n’est pas évalué, dommage car le millésime était prometteur.
A l’ouverture : DS15,5 – HD16,5
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15 – LL15 – EA15
Premier vin dégusté après pause grignotage. Le nez est séduisant, la bouche tannique, avec des notes confiturées (marmelade). La fraîcheur est présente mais l’expression globale du vin est limitée.
A l’ouverture : DS14,5 – HD15
Après 5 heures d’aération : DS14,5 – LG14,5 – LL14,5 – EA14,5
Des notes végétales et de poivron au nez, plutôt joli. En revanche, pauvre en bouche, peu de densité, mince et asséchant.
A l’ouverture : DS16 – HD17+
Après 5 heures d’aération : DS16 – LG15, – LL16 – EA15,5
On remonte en gamme. Le nez dégage des arômes confits. Beaucoup de charme en bouche, avec du fruit, de la densité et une belle aromatique de cuir et de réglisse. La fraîcheur du merlot est bien présente.
A l’ouverture : DSED – HDED
Après 5 heures d’aération : DSED – LGED – LLED – EAED
Bouchonné.
A l’ouverture : DS(16?) – HD17
Après 5 heures d’aération : DS15 – LG14,5 – LL15 – EA14,5
Et oui, ce vin a 40 ans et ça se sent. La tendance soja s’estompe à l’aération et le nez s’améliore. La bouche est madérisée, typée champignon et moka, un peu vide mais l’aromatique est quand même présente.
A l’ouverture : DS15 – HD16,5
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15,5 – LL16 – EA15,5
Premier millésime qui présente une robe trouble.
Vin très marqué au nez et en bouche par le menthol. Ambiance pastille vichy, donc grande fraîcheur, avec du caractère et une aromatique présente malgré l’âge. C’est bon !
A l’ouverture : DS15 – HD17,5
Après 5 heures d’aération : DS15 – LG15 – LL15 – EA15
Robe trouble également. Nez de terre et d’escargot (typé vieux chinon). Terre également présente en bouche, on n’est pas très loin du bouchon, le vin est un peu creux mais il reste du jus. Il était temps de le boire.
On pouvait s’attendre à une dégustation plutôt « homogène » avec une trame commune d’un millésime à l’autre. Le côté Bordelais a presque toujours été présent mais avec des surprises et différences notoires. Les robes sont généralement (très) sombres, même sur des vieux millésimes. La fraîcheur, portée par le Merlot était presque toujours là, l’acidité marquée, et des aromatiques assez variées avec régulièrement pas mal d’évolution. Dommage que certains beaux millésimes des années 80/90 n’aient pu être représentés, mais c’est une agréable surprise pour un St Emilion qui n’est « qu’un » grand cru (il y en a environ 200). Mention spéciale aux millésimes 2020, 2018 pour leur potentiel, 2010 pour l’ensemble de son œuvre et 1976 qui se tient bien malgré son âge.