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28 janvier 2025

Les vins de Bordeaux

Jeudi 9 janvier 2025

La dégustation est proposée par Hugo Le Panse puis commentée par Eric Ambiaud pour la séance du soir.
Quelques commentaires de contexte : 

Toutes les bouteilles, stockées pendant une longue période dans des conditions optimales, ont été placées dans une cave de service, à température adaptée, verticalement, 6 jours avant notre rendez-vous.
Cette dégustation s’est déroulée en deux séances : l’après-midi à 14h puis le soir à 19h30.
Ce compte-rendu détaille les impressions du soir.
Entre autres causes, une aération de 5 heures (dans la bouteille rebouchée en position verticale) peut expliquer les variations dans les appréciations.

Les vins sont dégustés sans présentation à l’aveugle.
Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – HLP : Hugo Le Panse – EA : Eric Ambiaud

Ordre de dégustation

(Nombre total de dégustateurs : 15)

Série n°1
  1. Pauillac : Château d’Armailhac 2016

A l’ouverture : DS16

Après 5 heures d’aération : DS16 – HLP16+ – EA16

La robe est sombre, le nez plutôt fermé laisse poindre des notes de réglisse. La matière est dense, serrée sans être marquée par l’astringence. En bouche, la fraîcheur s’associe aux arômes de menthol et de cassis. L’impression générale est celle d’un vin prometteur, bien typée “Pauillac”, pour le moment austère mais qui se révèlera dans le temps

  1. Pessac-Léognan : Château La Tour Martillac 2016

A l’ouverture : DS14

Après 5 heures d’aération : DS15 – HLP15 – EA15

Le vin affiche une matière bien présente mais d’un cran en dessous du Pauillac. L’acidité est par contre plus marquée. La fin de bouche se révèle asséchante et un peu courte avec des notes de tabac qui signe l’appellation Pessac.

  1. Saint-Estèphe : Haut-Marbuzet 2016

A l’ouverture : DS15,5 

Après 5 heures d’aération : DS15,5  – HLP16 – EA16

Pas de déception avec ce domaine bien connu des amateurs. Ce vin se révèle le plus prêt à boire de cette première série. La bouche est axée sur la finesse, avec un bel équilibre entre acidité et tannins. Elle mélange des arômes de fruits rouges avec des notes de moka en lien avec un léger boisé. Ce vin plus évolué que les deux précédents se révèle charmeur, prêt à boire sans avoir le potentiel d’évolution du Pauillac.

Ces 3 vins de l’excellent millésime 2016, partagent une sensation de fraîcheur, pas de sensation alcoolique détectée et une belle amertume en fin de bouche. Les robes ne présentent à ce stade aucun signe d”évolution.

Série n°2
  1. Haut-Médoc : Chateau Sociando-Mallet 2015

A l’ouverture : DS15,5/16

Après 5 heures d’aération : DS5,5/16  – HLP16 – EA16

Le contraste avec la série précédente est frappant dès ce premier vin. La robe présente des notes d”évolution qui se confirme en bouche. Le vin est mûr, avec des notes de café, voir pour certains un coté lacté, un joli fruit et toujours le côté mentholé des vins de la rive gauche. Doté d’une belle vivacité, il peut commencer à être bu.

  1. Pessac-Léognan : Château Brown 2015

A l’ouverture : DSED

Après 5 heures d’aération : DSED – HLPED – EAED

Le nez très soja ne laisse pas d’espoir sur l’état du vin. Si la bouche est acceptable avec un côté caramel, la finale n’est pas nette avec une forte impression de sécheresse. Le vin est clairement oxydé.

  1. Pomerol : Château Les Grands Sillons 2015

A l’ouverture : DS16

Après 5 heures d’aération : DS16  – HLP16,5 – EA16,5

Cette série se conclut heureusement par un vin très séducteur. La bouche est toute en rondeur, gourmande, portée par une fraîcheur bienvenue car le côté solaire du millésime se fait sentir. Le contraste avec le Sociando Mallet jugé lui aussi très flatteur est révélateur des styles des vins des deux rives

Série n°3
  1. Margaux : Château Charmant 2009

A l’ouverture : DS16

Après 5 heures d’aération : DS15,5 – HLP16 – EA16

Un nez épicé pour ce premier 2009. Un touché de bouche délicat  et une belle amertume en finale rend ce vin très agréable. Si l’alcool ne se fait pas sentir de manière franche, le côté solaire du millésime se ressent.

  1. Saint-Estèphe : Château Tour des Termes 2009

A l’ouverture : DS16

Après 5 heures d’aération : DS16 – HLP16 – EA15,5

Ce vin se caractérise par une matière affirmée, des tannins adoucis par le temps et une belle acidité en finale. Il lui manque une touche de complexité et de fruité. Un vin ‘viril’ juge un dégustateur.

  1. Saint-Julien : Domaine Castaing 2009

A l’ouverture : DS16,5 

Après 5 heures d’aération : DS16,5 – HLP15 – EA15,5

Sa matière fait penser à un juste équilibre entre le Margaux et le Saint Estèphe. Il se démarque des deux précédents par une impression de jeunesse laissant penser que son évolution démarre à peine.  Arôme de cassis, acidité et amertume sont bien présents et confirment que ce vin offre un beau potentiel de garde mais aujourd’hui il offre moins de plaisir que les deux vins précédents.

A noter que sur ce millésime 2009, les trois bouteilles dégustées surprennent par un manque d’éclat aromatique étonnant au regard de la qualité du millésime. Des vins à conserver.

Série n°4
  1. Pomerol : Château Beauregard 2006

A l’ouverture : DS16

Après 5 heures d’aération : DS15,5 – HLP16 – EA15,5

Un vin déjà évolué, marqué au nez par des arômes tertiaires. Une bouche ronde, peu acide, avec des notes de tabac, rend le vin plaisant malgré une finale asséchante. Le vin jugé le plus “austère” de cette série.

  1. Pomerol : Château La Croix de Gay 2006

A l’ouverture : DS15,5 

Après 5 heures d’aération : DS16,5 – HLP16,5 – EA16

Comme le précédent, le temps a fait son œuvre pour donner un vin prêt à boire. Le nez est flatteur avec des notes de fumé qui rappelle la syrah du nord avec cependant une pointe de sucrosité. La bouche est fraîche, soyeuse  et affiche une matière plus affirmée que le vin précédent.

  1. Pomerol : Château Feytit Clinet 2006

A l’ouverture : DS16,5 

Après 5 heures d’aération : DS17,5 – HLP17,5 – EA17

Tous les curseurs sont en hausse avec ce vin. Plus de matière, un nez expressif qui rappelle les champignons, une bouche dynamique, un bel équilibre acidité-matière et une finale persistante font de ce vin, un des plus appréciés de la soirée

Série n°5
  1. Margaux : Château Charmant 2005

A l’ouverture : DS17 

Après 5 heures d’aération : DS17  – HLP17 – EA17

Un très beau jus avec de la finesse pour ce vin qui illustre parfaitement la magie du terroir de Margaux et d’un grand millésime. Un vin jugé plus que “charmant” par un dégustateur et d’un raffinement supérieur au vin suivant.

  1. Saint-Emilion Grand Cru : Château La Tour Pin Figeac 2005

A l’ouverture : DS16 

Après 5 heures d’aération : DS16 – HLP16 – EA16

Très accessible par le côté friand du merlot mais avec une matière en retrait par rapport au Margaux, ce vin séduit par sa douceur.

  1. Haut- Médoc : Château Camensac 2005

A l’ouverture : DS16 ,5

Après 5 heures d’aération : DS16,5 – HLP15 – EA16

Ce vin dénote par un côté presque austère, une bouche mentholée,  une robe encore foncée. Malgré le temps et l’excellence du millésime, ce vin pourtant à maturité paraît dur au regard des deux précédents.

Belle série qui confirme l’excellence du millésime 2005. Des vins prêts à boire contrairement à 2009 qui offrent un bel équilibre sans aucune trace alcooleuse.

Série n°6
  1. Margaux : Chateau Bellegarde 1982

A l’ouverture : DSED 

Après 5 heures d’aération : DSED  – HLPED – EAED

Vin bouchonné

  1. Saint-Emilion Grand Cru : Château La Grace Dieu 1982

A l’ouverture : DS14 

Après 5 heures d’aération : DS14,5  – HLP15 – EA14,5

L’attaque est très douce, “du velours”, la matière possède encore un peu de chair. Le poivron domine encore l’aromatique et la finale est marquée par un côté viandée et des notes de tabac. Ce vin en déclin pourrait faire penser à l’aveugle à un vieux chinon.

Pour un des plus grands millésimes de Bordeaux, cette série déçoit nos attentes.

Conclusion sur les impressions après 5 heures d’aération

Cette dégustation n’aura pas apporté de grandes surprises mais des confirmations. Les vins de la rive gauche évoluent plus lentement que ceux de la rive droite. Les vins de Pomerol offrent moins de fraîcheur mais plus de fruité, et un plaisir tout en délicatesse très apprécié comme l’a démontré la série 4. Sur la rive gauche, Margaux et Saint Julien confirment les qualités de leurs terroirs respectifs qui apportent plus de subtilité que Pauillac et Saint Estèphe. Cette règle n’est cependant pas intangible comme le prouve Haut Marbuzet qui dans un millésime encore récent s’avère déjà plaisant. Sur les millésimes, deux éléments à retenir :

2016 est un grand millésime de garde alors que le 2015 sera à boire plus tôt. Le 2009 mérite d’être encore conservé, le 2005 a donné des vins dotés d’un très bel équilibre qui peuvent être ouverts dès maintenant.