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Les Terrasses du Larzac

Le vendredi 4 octobre 2024
La dégustation est proposée par Serge Cazorla et Nicolas Chabot puis commentée par Serge pour la séance de l’après-midi et Nicolas pour celle du soir.

Quelques commentaires de contexte :

Toutes les bouteilles, stockées pendant une longue période dans des conditions optimales, ont été placées dans une cave de service, à température adaptée, verticalement, 6 jours avant notre rendez-vous.
Cette dégustation s’est déroulée en deux séances : l’après-midi à 14h puis le soir à 19h30.
Ce compte-rendu détaille les impressions de l’après-midi puis celle du soir.
Entre autres causes, une aération de 5 heures (dans la bouteille rebouchée en position verticale) peut expliquer les variations dans les appréciations.
Les vins sont dégustés sans présentation à l’aveugle.
Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet– NC : Nicolas Chabot – EA : Eric Ambiaud – SC : Serge Cazorla

Les Terrasses du Larzac :

Terrasses du Larzac est une appellation de la région viticole du Languedoc, AOP à part entière depuis 2014. Elle s’étend sur 2000 hectares répartis sur 32 communes.
Situé au nord-ouest de Montpellier, le vignoble des Terrasses du Larzac est marqué par la fraîcheur qui descend du plateau montagneux du Larzac, avec pour repère symbolique le Mont Baudile culminant à plus de 850m. Cette situation géographique particulière, avec des amplitudes thermiques jour/nuit pouvant atteindre plus de 20 degrés en été, favorise une maturation lente et progressive des raisins, bénéfique pour la complexité aromatique et la fraîcheur des vins.
Par ailleurs, il existe une grande variété de type de sol ; sol sablo- argileux chargé de cailloux, ruffes rouges en couches horizontales – marno calcaires dominées par les hautes falaises de calcaire jurassique. Vers l’Hérault : dépôts de pierrailles calcaires cryoclastiques puis terrasses à galets successives de l’Hérault. qui apporte, chacune, des complexités différentes.
L’altitude moyenne se situe entre 80 et 150 mètres avec un maximum à 400 m sur la commune de St Privat.
L’appellation autorise 9 cépages dont, principalement, grenache, syrah, mourvèdre, carignan ; les autres étant cinsault, Counoise, Lledoner pelut, Morrastel, Terret noir.

32 communes au centre nord de l’hérault formant un « V » de 45 km sur 20 km adossé aux nord aux reliefs du Causse du Larzac et qui culmine à plus de 800 m au pic Saint Baudile : Aniane, Arboras, Argelliers, Le Bosc, Brissac, Causse-de-la-Selle, Ceyras, Gignac, Jonquières, Lagamas, Lauroux, Mérifons, Montoulieu, Montpeyroux, Moulès-et-Baucels, Murles, Octon, Pégairolles-de-Buègues, Pégairolles-de-l’Escalette, Poujols, Puéchabon, Saint-André-de-Buègues, Saint-André-de-Sangonis, Saint-Félix-de-Lodez, Saint-Guiraud, Saint-Jean-de-Buèges, Saint-Jean-de-Fos, Saint-Jean-de-la-Blaquière, Saint-Privat, Saint-Saturnin-de-Lucian, Soubès, Usclas-du-Bosc.

Ordre de dégustation

(Nombre total de dégustateurs : 14)

1ére série
  1. IGP Saint-Guilhem le Désert : Mas de Daumas Gassac 2022 

48% Viognier, 13% Chardonnay, 13% Manseng, 9% Chenin et 17% d’une collection de cépages rares et anciens (petit Courbu du Béarn, la petite Arvine du Valais, le Rhole de Provence, la Marsanne du Rhône et une dizaine d’autres cépages).

A l’ouverture : DS15 – SC14,5

Ce premier vin, issu du Mas de Daumas Gassac, l’un des domaines historiques de la région, notamment caractérisé par la multiplicité des cépages utilisés (parfois complantés) ; il propose un joli nez plutôt expressif, sur des notes d’agrumes et de fleurs blanches ; la bouche, bien qu’agréablement fraiche, n’est pas à la hauteur du nez et déçoit un peu ; personnellement, je préfère déguster cette cuvée dans son année de sortie, sur le fruit, et j’ai de bien meilleurs souvenirs des 5 millésimes précédents, y compris 2021.

Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15,5 – NC15,5 – EA15,5

Nez très expressif où le viognier est omniprésent. En bouche, nous avons une sensation de sucre résiduel en bouche mais avec une belle fraîcheur sans doute venant du petit manseng. Un beau vin puissant que l’on pourrait prendre à l’aveugle pour un condrieu.

  1. Languedoc : Domaine Montcalmès 2020 

(Roussanne 50%, Marsanne 50%)

A l’ouverture : DS15,5/16 – SC16

C’est la grande cuvée en blanc du domaine de Frédéric Pourtalié (un mentor pour bon nombre de vignerons qu’il a formé sur sa commune de Puéchabon) ; un vin gras, beurré, fin et finalement très Bourguignon ; le nez est évolué, sur les fruits secs et un peu de miel ; la bouche, est en cohérence avec le nez ; elle est ronde, beurrée, miellée, d’une grande texture onctueuse, tout en restant fraiche ; le boisé est présent (élevage de 24 mois en barriques) mais bien intégré ; jolie finale sur une belle longueur salivante.

Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG14,5 – NC15,5 – EA16

Au nez, le boisé est très présent. La bouche est riche pourrait faire penser aux vins du Rhône Nord mais une acidité marquée nous déroute. Un vin qui mérite d’être attendu.

  1. IGP Pays de l’Hérault : Mas Jullien 2020 

(Carignan blanc 75%, Chenin 25%)

A l’ouverture : DS16 – SC17

Situé à Jonquières, ce domaine a été créé en 1985 par Olivier Jullien, probablement le vigneron le plus admiré et le plus respecté par ses pairs ; toutes ses cuvées sont des œuvres d’orfèvrerie, à l’élevage millimétré, notamment l’unique blanc du domaine ; l’association des cépages est bien pensée, entre la fraicheur du Carignan blanc et l’aromatique du Chenin ; le nez est élégant et évolué, tout en finesse, sur des notes de pommes, de miel et de fleurs d’acacia ; la bouche est fraiche et bien équilibrée ; l’acidité maîtrisée garantit sa longévité.

Après 5 heures d’aération : DSED – LGED – NCED – EAED

Au nez la pomme et même la tarte tatin dominent. L’oxydation est aussi très présente. Nous pensons que ce flacon a un défaut qui s’est révélé à l’aération, entre les 2 dégustations. C’est dommage car le vin est d’une très belle élégance.

2éme série
  1. IGP Pays d’OC : Alain Chabanon « Trélans » 2018 

(Chenin 80%, Rolle 20%)

A l’ouverture : DS(14) – SC13,5

Le domaine, mené en Biodynamie par Alain Chabanon, situé à Lagamas, à proximité de Montpeyroux, propose des vins à la personnalité marquée avec des partis pris assumés, notamment l’absence de bois neuf et des maturités poussées ; la robe de cette cuvée est très pâle, le nez comme la bouche sont très peu expressif ; à l’aération, après quelques minutes, le nez s’ouvre un peu et propose des notes de pommes vertes et de fougères.

Après 5 heures d’aération : DS13 – LG13 – NC13,5 – EA14

La robe de ce vin est très pâle. Le nez est assez plat avec une pointe exotique. La bouche est très discrète et semble bloquée. Nous pensons qu’un excès de soufre aura rendu ce vin mutique.

  1. Languedoc : Domaine Capion « Cuvée du Château » 2016 

(Roussanne 80%, Viognier 20%)

A l’ouverture : DS15,5 – SC17

Situé à Aniane, dans un écrin de verdure, entouré de vignes et de jardins, Château Capion souffre un peu de la renommée de son voisin immédiat (Daumas Gassac) ; toutefois, en agriculture biologique depuis 2020, le domaine propose des vins très élégants ; sa grande cuvée en blanc se déguste dès l’olfaction ; le nez est très expressif, légèrement grillé, avec des notes fruitées (orange, pêches) et florales (acacia) ; la bouche est ample, avec du gras et un bel équilibre ; la finale est longue et épicée.

Après 5 heures d’aération : DS14,5 – LG14,5 – NC14,5 – EA14,5

Le nez est très expressif avec un boisé assez présent. En bouche, le vin est riche avec encore ici une tension étonnante pour un vin du Sud. Les arômes de fruits jaunes mûrs sont assez persistants. Un bon vin.

3éme série
  1. Terrasses du Larzac : Clos Maïa 2022 

(100% Grenache)

A l’ouverture : DS15 – SC15

Le Clos Maïa, situé au pied du Cirque de Labeil, est en agriculture biologique, comme finalement pas mal de domaines de la région ; avec cette cuvée, élevée 18 mois en foudre, nous entamons une série fort intéressante de mono-cépage (ou avec un cépage très majoritaire) ; ce Grenache propose un nez sur les fruits (mûres) les noyaux de cerises et les amandes puis, à l’aération, une pointe de chocolat ; la bouche est simple mais fraîche et d’une belle tenue, où l’on retrouve les marqueurs du nez ; belle longueur, tout en finesse.

Après 5 heures d’aération : DS14 – LG14,5 – NC14,5 – EA14,5

Au nez, la cerise domine. En bouche, une certaine simplicité me déroute par rapport à ce que j’ai pu goûter sur d’autres millésimes de ce domaine. Le vin est dynamique mais la bouche ne présente pas la longueur à laquelle on pouvait s’attendre.

  1. IGP Pays d’Hérault :  La Terrasse d’Elise « Pradel » 2020 

(100% Cinsault)

A l’ouverture : DS15,5/16 – SC15,5

La Terrasse d’Elise, également situé sur Aniane, c’est le domaine qui monte, dans la région ; Xavier Braujou travaille en bio, avec acharnement, de vieilles vignes en gobelet, en mono-cépage et avec de faibles rendements ; Pradel, la seconde cuvée du domaine, en cépage Cinsault, propose un nez très expressif, fruité rouge, poivré, très épicé et une bouche de très belle tenue, avec du corps mais tout en délicatesse et en dentelles ; belle finale poivrée.

Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15 – NCX16- EA15,5

Ce vin présente un nez complexe. On retrouve des notes de vermouth, de griotte et des épices. En bouche, le vin est ample, juteux avec une très belle vivacité. Ce cinsault est le pinot du Sud. Le vin présente une belle longueur. Sans doute une des plus belles bouteilles de la soirée.

  1. IGP Pays d’Oc :  Saint-Sylvestre « Le Sang du Papete » 2020

(Carignan 100%)

A l’ouverture : DS15,5 – SC15,5

Vincent Guizard a fait ses classes chez Olivier Jullien puis au domaine Montcalmes (pas mal pour commencer dans le métier) ; il crée le domaine Saint-Sylvestre, à partir de vieille vignes qu’ils complète par des sélections massales sur de nouvelles parcelles ; il est désormais en agriculture biologique ; ce 100% Carignan est issu de vieilles vignes de 70 ans ; si la robe est classique du cépage, sombre et intense, ainsi que le nez, lardé et fumé, avec une pointe florale à l’aération, la bouche, en revanche, présente beaucoup de finesse pour un Carignan ; elle est souple et fraiche, avec des jolis tanins fins.

Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15 – NC15 – EA15,5

Le nez de ce vin est très expressif avec des arômes de griotte et de fruits rouges mûrs.  En bouche, le vin est très dense, juteux avec de beaux tannins. Le vin est très salivant et très dynamique.

  1. IGP Pays d’Oc : Alain Chabanon « Merle aux Alouettes » 2017

(Merlot, 100%)

A l’ouverture : DS13,5 – SC(12)

Retour au domaine d’Alain Chabanon, avec cette cuvée 100% Merlot, sur le millésime 2017, habituellement délicieuse, ronde et veloutée ; ce flacon-là ne va pas nous présenter son meilleur visage ; bien au contraire, l’aromatique est fermée, la bouche est sèche et sans chair ; plus de fruit, seulement des tanins ; le vin semble avoir entamé la « redescente », il fallait peut-être le boire avant, dommage…

Après 5 heures d’aération : DS13,5 – LG14 – NC13,5 – EA14

Le nez de vin a des notes de bouquet garni, on sent que le vin a vieilli prématurément. En bouche, le vin est fluide sans grosse matière, étonnant pour un vin sudiste…

4éme série
  1. Terrasses du Larzac : Domaine du Pas de l’Escalette « Le Grand Pas » 2020 

(Grenache 70%, Cinsault 20 %, Carignan 10 %)

A l’ouverture : DS14,5 – SC13,5

Sur ce vignoble en altitude (entre 350 et 400 mètres), Julien Zernott travaille, en agriculture biologique, des vignes de plus de cinquante ans, qu’il élève ensuite sous-bois et sans égrappage ; au premier nez, du volatile gène l’olfaction mais on décèle tout de même le fruité ; la bouche est puissante et structurée mais trop riche, presque sucré et manquant de fraicheur ; on est davantage sur un Languedoc classique, voire un Roussillon ; on s’éloigne de l’esprit Larzac.

Après 5 heures d’aération : DS14 – LG14 – NC16,5 – EA15

Le nez de ce vin est très beau. De belles notes de tabac, de réglisse et de fruits rouges mûrs sont présentes. Une petite volatile agréable et dynamisante est notée. La bouche est très équilibrée et présente beaucoup de fraîcheur. Le degré d’alcool de 15,5 n’est absolument pas perceptible. Un très beau vin.

  1. Terrasses du Larzac : Alain Chabanon « Saut de Côté » 2018 

(Mourvèdre 80%, Syrah 20%)

A l’ouverture : DS15,5 – SC15,5

De retour à Lagamas, sur les terres d’Alain Chabanon ; cette cuvée, à majorité de mourvèdre (80%), se présente davantage dans un esprit Languedocien classique, voire Méditerranéen ; avec moins de fraicheur et davantage de tannins, on pourrait presque penser à un Bandol, en moins solaire toutefois ; le nez présente des notes de fruits très mûrs, des épices et du zan ; la bouche est « musclée », avec un peu moins d’élégance

Après 5 heures d’aération : DS15 – LG15 – NC15 – EA14,5

Des arômes de figues, de cassis et de tapenade sont présents au nez. En bouche, le vin apparaît peu extrait avec des notes végétales. Le vin est bon mais nous aurions aimé plus de densité.

  1. IGP Saint-Guilmem le Désert : Mas de Daumas Gassac 2017 

(Cabernet Sauvignon 75%, Divers 25%)

A l’ouverture : DS16 – SC16

L’un des pionniers de la quête de l’excellence dans cette partie du Languedoc, même si le choix des cépages (influencé, à l’époque, par Emile Peynaud) ne permet pas au domaine de proposer des vins dans l’AOP Terrasses du Larzac ; cet IGP Saint-Guilhem le Désert présente, d’emblée, un caractère très bordelais (et pour cause) ; un nez élégant et fumé, sur les fruits  noirs et rouges, avec quelques notes lardées et du tabac ; en bouche, les tanins ne se fondent pas mais la finale reste salivante et fruitée.

Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15+ – NC15,5 – EA15

Le cabernet sauvignon est bien présent au nez. Le nez est très bordelais. La bouche est assez austère à ce stade et très pauillac ! On sent un vin conçu pour la garde, rendez-vous dans une dizaine d’années.

5éme série
  1. Terrasses du Larzac : Clos de la Barthassade « Les Gravettes » 2022 

(Syrah 50%, Mourvèdre 35%, Grenache 15%)

A l’ouverture : DS15 – SC14,5

La Barthassade, encore un domaine à suivre, d’environ 13 hectares, en Terrasses du Larzac et en Languedoc-Montpeyroux, avec des vignes d’une quarantaine d’années ; cette cuvée d’assemblage propose un nez frais, fruité et plutôt classieux ; la bouche est souple et légère ; belle finale, tout en délicatesse.

Après 5 heures d’aération : DS15 – LG15 – NC15 – EA15

L’aromatique de ce vin est superbe. Les arômes de garrigue et de fruits mûrs sont présents. La bouche est ample et la matière du vin accepte des tannins bien présents. On note une sensation de rafle. Un beau vin.

  1. Terrasses du Larzac : La Traversée 2021

(Syrah 35%, Grenache 35%, Carignan 20%, Cinsault 10%)

A l’ouverture : DS15,5 – SC15,4

Ce domaine, créé en 2009 sur la commune de Saint-Privat, par Gavin Crisfield, ne propose que deux cuvées, un pur Cinsault et ce Terrasses du Larzac, une valeur sûre de l’appellation ; le nez est fumé et lardé, sur des notes d’olive et d’épices ; la bouche est un peu tannique mais juteuse, un vin sanguin, puissant mais pas sec.

Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG14,5 – NC15,5 – EA14,5

Le nez est très beau et expressif, avec notamment de belles notes de tabac. La bouche est sanguine et délicate. On note une belle fraîcheur qui dynamise le vin.

  1. Terrasses du Larzac : Mas Cal Demoura Les Combariolles 2020 

(Syrah 40%, Mourvèdre 40%, Carignan 15%, Grenache 5%)

A l’ouverture : DS14,5 – SC14

Domaine racheté en 2004 par Vincent Goumard à Jean-Pierre Jullien, le père d’Olivier Jullien ; ce domaine en biodynamie, attenant au Mas Jullien, propose des vins de grande garde ; cette cuvée peut être considérée comme le milieu de gamme du domaine ; le vin nous parait plus proche des vins classiques du Languedoc ; le nez est simple, sur les fruits rouges et noirs, avec du boisé ; la bouche est dense et énergique, mais sans trop d’émotion.

Après 5 heures d’aération : DS13 – LGED – NC13 – EA13

Le nez a des arômes de pommes cuites, la bouche est asséchante et déstructurée. Il semble que l’aération n’ait pas réussi à ce vin qui ne procure pas une grande émotion.

6éme série
  1. Languedoc : Saint-Sylvestre L’Héritière des Pierres 2020 

(Syrah 45%, Carignan 40%, Grenache 10%, Mourvèdre 5%)

A l’ouverture : DS16,5 – SC17

Retour au domaine Saint-Sylvestre, à Puéchabon ; cette cuvée, d’assemblage plutôt classique, présente un nez expressif et racé, avec des notes fruitées et épicées ; on est bien dans la garrigue (comme c’est d’ailleurs le cas, sur le terrain) ; la bouche est puissante et délicate à la fois ; joli vin, avec une belle finale salivante, aux tanins bien enrobés.

Après 5 heures d’aération : DS15,5/16 – LG15 – NC15,5 – EA16

La syrah est très présente au nez qui est très expressif avec des arômes de belles notes d’olive. Le vin est juteux, avec une très belle structure. On sent une très belle densité et toujours cette fraîcheur caractéristique des Terrasses du Larzac. Un joli vin.

  1. Terrasses du Larzac : Domaine Montcalmes 2019 

(Syrah 60%, Mourvèdre 20%, Grenache 20%)

A l’ouverture : DS15 – SC15

La longue garde de cette cuvée (24 mois en barriques puis 12 mois en bouteilles) lui confère habituellement davantage de grâce et de fruité ; aujourd’hui, sur ce flacon, on a un joli nez mais avec un boisé encore trop présent ; l’attaque est fraîche et la bouche structurée, plutôt flatteuse, avec un toucher délicat et suave, mais le vin mérite encore quelques années de patience…

Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15+ – NC16 – EA16

Là encore le boisé est très présent dans ce vin de ce domaine. La bouche est très dynamique et salivante. On pourra penser à la Rioja. Un beau vin qui devrait avoir un bel avenir.

  1. Terrasses du Larzac : Mas Jullien « Lous Rougeos » 2018

(50% de vieux carignan, 30% syrah, 20% de grenache)

A l’ouverture : DS17 – SC17

Comment ne pas finir cette « Spéciale Larzac » par l’une des plus belles cuvées du Mas Jullien, et aussi la plus récente, issu d’un terroir d’altitude, sur les dernières terres cultivables de Saint-Privat, tout au pied des falaises ; le nez est discret mais classieux ; on sent bien la fraîcheur du Carignan mais pas encore suffisamment le fruité des autres cépages ; l’équilibre est parfait ; les tanins sont très fins ; la finale est longue et salivante ; c’est un très beau vin en devenir, qui mérite encore 5 ou 6 années de garde…

Après 5 heures d’aération : DS16 – LG15,5 – NC16 – EA15

Le nez est complexe dans ce vin avec des notes de tabac et de réglisse. Le vin est complexe également en bouche avec de belles notes de cuir. Ce vin joue clairement la carte de la finesse.

Conclusions diverses

Par Serge : Au final, la fraicheur (par rapport aux autres vins du Languedoc) fut l’un des points communs à la majorité des vins de cette dégustation et son fil conducteur, en blanc comme en rouge. Cette région viticole est passionnante car, outre les piliers et valeurs sûres de l’appellation, de nouveaux domaines émergent chaque année et proposent de nouveaux et très jolis vins, souvent à des prix encore abordables (dont il faut profiter avant l’inévitable inflation !)

Par Nicolas : Lors de cette dégustation, nous avons balayé la plupart des locomotives de l’appellation. Les vins ont un bon niveau d’ensemble. Un des marqueurs des vins de cette appellation est la fraîcheur. Aucun vin dégusté ne présentait des excès d’alcool ou de surmaturité.