Tour d’horizon du fabuleux domaine Guffens-Heynen dans le Maconnais. Le compte rendu est disponible sur le lien suivant:
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Club toulousain In Vino Veritas
Le domaine Guffens-Heynen
Vendredi 23 septembre 2005
Dégustation préparée par Didier Sanchez et commentée par Miguel Sennoun.
Quelques commentaires de contexte :
Les bouteilles sont rassemblées par millésime. Pour chaque millésime les vins sont dégustés à l’aveugle. Le millésime lui-même étant inconnu des dégustateurs.
Les vins sont notés dans l’ordre de la dégustation.
Nombre de dégustateurs : 15.
DS : Didier Sanchez – PC : Pierre Citerne – MS : Miguel Sennoun.
Ordre de dégustation :
1. Guffens-Heynen : Pouilly Fuissé 2001 :
DS17 – PC17 – MS16,5/17. Note moyenne : 17 – Prix : 41 €
La robe parait assez grasse et arbore un joli doré.
Le nez est complexe, profond et puissant. Il exhale des parfums de maturité, où les fruits seraient presque confits, contrebalancés par de la noisette fraiche et du citron lui conférant une touche murisaltienne. Peut-être légèrement marqué par de la réduction.
Bouche est grasse, et très longue. La puissance et la race des arômes confits masquent judicieusement l’alcool. L’équilibre est très réussi.
2. Guffens-Heynen : Pouilly Fuissé « Clos des Petits Croux » 2001 :
DS13 – PC12,5 – MS13. Note moyenne : 13 – Prix : 49 €
Robe encore dorée, peut-être un peu moins colorée que le simple Pouilly Fuissé.
Le nez nous parait assez simple et fermé. Les arômes de pêche blanche dévient vers des notes animales pas nettes. L’alcool ressort.
L’acidité, presque citronnée, est trop présente et les arômes sont écrasés. La bouche donne une impression de verdeur des raisins. La présence de soufre rend la finale dure.
3. Guffens-Heynen : Macon Pierreclos « Le Chavigne » 2001 :
DS14,5 – PC14,5 – MS14. Note moyenne : 14,5 – Prix : 38 €
Robe idem
Nez assez retenu, sur les fruits blancs, qui garde de discrètes traces de son élevage.
Bouche assez longue qui révèle une acidité en dentelle mais bien présente. Du menthol et une belle fraîcheur la rendent agréable mais elle ne livre pas beaucoup d’arômes.
4. Guffens-Heynen : Macon Pierreclos 2001 :
DS13,5 – PC12,5/13 – MS13,5. Note moyenne : 13 – Prix : 22 €
Robe idem
Le nez a un côté éventé dans ses arômes. Il sent le citron mais est marqué par l’alcool.
Une acidité assez vive revient en finale et rend la bouche assez agressive, mordante. La longueur est correcte cependant les arômes nous paraissent un peu ternes.
5. Guffens-Heynen : Macon Pierreclos « Premier jus de Chavigne » 2003 :
DS15 – PC14 – MS15. Note moyenne : 15 – Prix : 52 €
Robe très claire aux reflets métalliques.
Le nez, encore sur la réserve, présente des arômes de réglisse et de fleurs ce qui nous laisse supposer un millésime de belle maturité.
La bouche exhibe un équilibre plutôt solaire avec beaucoup de gras et d’alcool. Elle est cependant soutenue d’une acidité satisfaisante et d’une belle longueur, mais reste simple.
6. Guffens-Heynen : Pouilly Fuissé « Premier jus des Hauts de Vignes » 2003 :
DS16,5 – PC16 – MS16. Note moyenne : 16 – Prix : 45 €
Robe idem
Lys, chèvrefeuille, on retrouve le côté floral et solaire du vin précédent en plus exubérant.
En bouche, le gras de la trame et la pointe de noisette nous conduisent à Meursault. La longueur et l’équilibre sont exemplaires. Encore fermé, le vin a tout le potentiel pour devenir meilleur.
7. Guffens-Heynen : Macon Pierreclos 2000 :
ED – Prix : 26 €
Nez déviant : soufre et réduit persistants. La finale est cependant agréable, longue et fine. A revoir.
8. Guffens-Heynen : Macon Pierreclos « Le Chavigne » 2000 :
DS13,5 – PC14,5 – MS14. Note moyenne : 14 – Prix : 48 €
Robe or clair.
Beurre et brioche, le nez a de belles nuances mais souffre d’une légère oxydation (pomme blette) qui lui donne une expression jurassienne.
La matière et la longueur sont jolies mais le vin nous parait évolué. L’acidité ressort en milieu de bouche à la manière d’un bonbon acidulé.
9. Guffens-Heynen : Pouilly Fuissé « Les Hauts de Vignes » 2000 :
DS17 – PC17/17,5 – MS17. Note moyenne : 17 – Prix : 55 €
Robe teintée de reflets dorés.
Le nez est frappant de complexité et de race. Fumée, citron ou encore brioche, la combinaison des arômes est captivante.
Nerveuse et grasse, l’équilibre de la bouche est remarquable et s’accompagne d’une belle rémanence d’arômes de noisette. La longueur est impressionnante. Quelle belle rencontre avec ce vin qui nous a fait saliver de gourmandise.
10. Guffens-Heynen : Macon Pierreclos « Le Chavigne » 2002 :
DS15,5 – PC15,5 – MS15,5. Note moyenne : 15,5 – Prix : 43 €
Robe aux reflets d’un léger doré.
Nez très éclatant. Citronné avec un côté beurré, il a l’avantage d’une belle fraicheur.
La bouche est bien longue. Des arômes de brioche et une belle acidité, qui ressort particulièrement sur la finale en font un vin très agréable, mais pas aussi dense que les beaux Pouilly qui l’ont précédé.
11. Guffens-Heynen : Pouilly Fuissé « La Côte » 2002 :
DS16/16,5 – PC15 – MS16. Note moyenne : 16 – Prix : 51 €
Robe bien dorée, presque jaune.
Des arômes d’Anis et de guimauve se distinguent en particulier dans le nez de ce vin issu d’une vendange de raisins superbement murs.
Bouche grasse et longueur superlative. La matière est très ample mais une touche de citron lui confère une fraicheur particulièrement bien trouvée. Les prémisses d’arômes d’oxydation sont néanmoins perceptibles.
12. Guffens-Heynen : Pouilly Fuissé « La Roche » 2002 :
DS17,5 – PC17,5 – MS17,5. Note moyenne : 17,5 – Prix : 55 €
Robe bien dorée et d’une viscosité importante.
Malgré un premier nez légèrement grillé (pop corn), l’ampleur et la noblesse des arômes fait l’unanimité. La brioche et le citron se retrouvent encore une fois parmi les arômes dominants.
La bouche est d’une superbe fraicheur. A l’aveugle il a la race des Pouillys tout en gardant un côté aérien qui le distingue particulièrement des précédents. L’acidité bien vivace lui confère une nervosité exceptionnelle et relève une minéralité qui ne s’était pas ainsi exprimée dans les vins précédents. Les arômes de noisette sont particulièrement persistants. C’est un vin très gourmand qui a un potentiel énorme.
13. Guffens-Heynen : Macon Pierreclos « Trie de Chavigne » 2002 :
DS16 – PC15,5 – MS16. Note moyenne : 16 – Prix : 45 €
Robe dorée.
Arômes d’abricot, presque botrytisé, il a un relief à la limite de la surmaturité bien contrebalancé par des touches de citron. Il fait cependant plus simple en passant derrière un monument.
Bouche très agréable, bien grasse, beurrée, juteuse, l’équilibre est très joli et la fraicheur bien amenée. Le vin nous parait cependant encore sur la réserve.
14. Guffens-Heynen : Pouilly Fuissé « Tri de Hauts de Vignes » 2002 :
DS17 – PC17 – MS17. Note moyenne : 17 – Prix : 49 €
Robe or bien colorée et assez épaisse.
Nez d’une superbe finesse, aérien mais dense. Il a un côté floral bien marqué tout en gardant certaines constantes de brioche et de beurre sans doutes liées à sa jeunesse
Bouche d’une finesse et d’une longueur vraiment remarquables. Acidité superbement intégrée à la matière aérienne, il a la race des beaux Puligny.
Conclusion :
Le jeu de cette dégustation a été pour nous d’essayer de replacer ces vins (cuvée millésimes) en connaissant la liste avant la dégustation :
Première série :
Le premier vin nous déroute un peu par son côté atypique et on n’arrive pas vraiment à se prononcer sur le millésime, la race du vin nous conduit cependant plutôt sur Pouilly que sur Macon.
On attend le deuxième échantillon avant de commencer à se prononcer sérieusement sur le millésime pour lequel certains avancent 2000 et d’autres 2001.
Au troisième vin nous sommes quasiment tous sur 2001. Une certaine parenté entre les vins 2 et 3 nous laisse penser que ce sont les deux Macon. Nous nous risquons alors à avancer : 1-Pouilly-Fuissé les petits Crous, 2-Macon Pierreclos et 3-Macon Pierreclos le Chavigne.
Le quatrième nous conforte dans nos suppositions… jusqu’à ce qu’on découvre les bouteilles.
L’année 2001 nous parait être une année plutôt en retrait, à la limite de la verdeur pour certaines cuvées. Elle est marquée par l’acidité qui est toujours bien présente, parfois mordante.
Deuxième série :
Vin 5 : Le côté floral et solaire du nez et l’alcool et le manque de fraicheur en bouche… on soupçonne fortement le Macon Pierreclos Premier Jus de Chavigne 2003.
Le sixième vin nous conforte sur le millésime et sur la cuvée. On a trouvé cette fois-ci.
Le millésime 2003 nous parait assez réussi : malgré le côté solaire des vins goûtés, les équilibres sont bien en place.
Troisième série :
Vin 7 : On pense à un Pouilly complètement réduit et on ne s’avance pas sur le millésime.
Vin 8 : Forts soupçons sur le millésime 2000 à cause de l’évolution. On voit s’imagine bien avec le Macon Le Chavigne dans le verre.
Vin 9 : On comprend qu’on s’est trompé sur la cuvée du septième. Si on est sur le millésime 2000, alors le Pouilly est celui-ci.
Difficile de tirer des conclusions sur le millésime 2000 avec deux vins présentant des « défauts ». Le Pouilly les Hauts de Vigne est cependant sublime.
Quatrième série : Plus de surprise quant au millésime car il ne reste que les 2002 à gouter.
Vin 10 : On pense à un bon Macon (Chavigne ou Trie de Chavigne).
Vin 11 : On est plutôt partagé : Macon Trie de Chavigne pour les uns et Pouilly sans plus de précision pour les autres.
Vin 12 : Aucun doute, tout le monde est d’accord pour le placer sur Pouilly. Le côté minéral assez unique nous fait choisir le Pouilly la Roche (terroir extrêmement calcaire).
Vin 13 : On propose Macon Trie de Chavigne, et par déduction on met le vin 10 sur Macon Le Chavigne.
Le dernier vin est placé à juste titre sur Pouilly.
2002 nous parait être une année de belle fraicheur avec des matières superbes une belle acidité. Les vins sont racés et succulents. Excellent niveau.