La dégustation est proposée et commentée par Hugo Le Panse pour la séance du soir.
Toutes les bouteilles, stockées pendant une longue période dans des conditions optimales, ont été placées dans une cave de service, à température adaptée, verticalement, 6 jours avant notre rendez-vous.
Cette dégustation s’est déroulée en deux séances : l’après-midi à 14h puis le soir à 19h30.
Ce compte-rendu détaille les impressions du soir.
Entre autres causes, une aération de 5 heures (dans la bouteille rebouchée en position verticale) peut expliquer les variations dans les appréciations.
Les vins sont dégustés sans présentation à l’aveugle.
Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – HC : Hervé Cuzon – HLP : Hugo Le Panse – EA : Eric Ambiaud
(Nombre total de dégustateurs : 14)
A l’ouverture : DS15,5+ – EA15,5
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG16 – HLP16 – HC16
Nez très ouvert sur les fruits exotiques, fruits de la passion. Le vin est assez dense, gourmand avec un fond “sucré”. L’acidité est présente et l’allonge très correcte. Nette amélioration par rapport à l’après-midi.
A l’ouverture : DS16 – EA16
Après 5 heures d’aération : DS16,5/17 – LG16,5+ – HLP17 – HC17
Nez typique de la côte de Beaune, très pâtissier, vanille, beurré, toasté. L’acidité est présente et très bien intégrée, belle densité et très bonne longueur. Très belle expression de Meursault, minéral et classe. Comme le précédent, l’aération de 5 heures fait du bien à ce vin.
A l’ouverture : DS15 – EA15,5
Après 5 heures d’aération : DS15 – LG(15) – HLP15,5 – HC16
Le nez est végétal et on détecte une légère oxydation. Amertume assez présente, pomme, expression racinaire et belle fraîcheur. Le côté rhum peut nous amener du côté de Savennières.
A l’ouverture : DS15,5 – EA15,5
Après 5 heures d’aération : DS15,5/16 – LG16,5 – HLP16,5 – HC16,5
Nez également un peu végétal qui nous fait penser au vin précédent. Le vin est un peu austère, très tendu et vif mais avec une belle trame de fond et une belle concentration. C’est minéral, beau citron, on peut facilement aller à Chablis
A l’ouverture : DS16 – EA16
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5 – HLP16,5 – HC16,5
Léger côté grillé, très côte de Beaune. C’est fin, très classe, minéral. On retrouve le côté pâtissier et beurré du Meursault mais moins marqué, on est plus sur la finesse.
A l’ouverture : DS16 – EA16+
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15,5 – HLP15,5 – HC15
Robe très évoluée, jaune or. Arôme de miel, ananas, léger boisé et des notes d’évolutions. Expression typique d’un chardonnay mais la matière est un peu faible. A perdu un peu en éclat par rapport à l’après-midi, à boire.
A l’ouverture : DS16,5 – EA17
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5 – HLP16,5 – HCED
Problème de conservation de la bouteille, le vin n’est pas ED mais il ne correspond pas du tout à un Corton Charlemagne. Nez oxydatif, xérès, rancio, on part sur un joli vin du jura en assemblage chardonnay et savagnin.
A l’ouverture : DS17 – EA17,5
Après 5 heures d’aération : DS17,5 – LG17,5 – HLP18 – HC18
Vin superbe, vif et tranchant. Forte acidité, le vin est sapide, long, fin, très complet. Il peut vieillir encore quelques années sans problème. Vin très classe qui associe gras et vivacité
A l’ouverture : DS17 – EA17
Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16 – HLP15 – HC15
Le vin est en bout de course, les 5 heures d’aération ne lui ont pas été bénéfiques. Aromatique évoluée, vin un peu plat mais on retrouve tout de même un côté beurré, noisette qui est plaisant. Alcool présent (effet millésime ?), on pourrait partir sur un Hermitage
A l’ouverture : DS16 – EA16
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15,5 – HLP15,5 – HC15,5
Le vin est fruité, dynamique, assez dense et croquant. La longueur n’est pas exceptionnelle mais c’est un vin très plaisant sur une aromatique de cerise griotte, fruit rouge, fleur, plutôt côte de nuit. On ressent un peu de rafle et un vin encore un peu austère, il peut vieillir davantage.
A l’ouverture : DS16,5 – EA16,5
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5 – HLP1X – HC16
Beau nez de Pinot, puissant, sur la cerise et le kirsch. Le vin est structuré, avec du fond et également de la fraîcheur et une certaine tension. Très agréable actuellement, à regoûter dans quelques années pour plus de complexité.
A l’ouverture : DS14 – EA15,5
Après 5 heures d’aération : DS14,5 – LG15,5 – HLP14,5 – HC15
Nez terreux, fumé, sauvage. Le vin est serré et austère à ce stade, un peu difficile à appréhender. Vin assez rustique avec la présence de tanins et une trame mentholée.
A l’ouverture : DS16,5 – EA16,5
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5 – HLP17 – HC17,5
Super nez de Pinot, très fin et floral. Le vin est fruité, élégant, avenant et nous apporte un plaisir immédiat. Une légère amertume est présente et un côté végétal discret. Le vin est complexe, corsé avec une bonne longueur.
A l’ouverture : DS16 – EA16
Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16 – HLP16,5 – HC17
Robe plus sombre que le Chambolle, un peu terreux et plus tannique. Le vin est profond, complexe mais mérite quelques années supplémentaires de garde pour exprimer tout son potentiel. Aromatique de mûre, ronce, fruits noirs.
A l’ouverture : DS15,5 – EA15,5
Après 5 heures d’aération : DS15 – LG(15) – HLP15+ – HC16
Robe sombre, présence de tanins et bois pas encore tout à fait intégré. A ce stade le vin manque d’élégance mais il y a un gros potentiel de garde.
A l’ouverture : DS14 – EA14,5
Après 5 heures d’aération : DS14 – LG14,5 – HLP15 – HC15,5
Nez plaisant, évolué. Le vin est équilibré et les notes d’évolutions assez plaisantes mais il manque clairement de chair et de densité. Vin sur le déclin, à boire sans tarder.
A l’ouverture : DSED – EAED
Après 5 heures d’aération : DSED- LGED – HLP1X – HCED
Bouchon.
A l’ouverture : DS17,5 – EA17+
Après 5 heures d’aération : DS17,5 – LG17,5 – HLP18 – HC18
Nez de syrah sur l’olive noire et un côté fumé. C’est complexe, fin, épicé (cumin) avec un côté orange et agrume. Matière veloutée, vin équilibré avec encore beaucoup de fraîcheur, viandé. Superbe grand cru qu’il faut boire maintenant.
Beau voyage au sein de la Bourgogne (à l’exception du Chablisien et de la Côte chalonnaise), la Côte de Beaune s’est illustrée comme attendu pour ses blancs et notamment deux très jolis Meursault avec plus de 10 ans d’écart. Le Mâconnais s’en est très bien sorti avec le beau terroir de Pouilly-Fuissé en tête. Déception pour les grand cru de Corton avec deux vins sur la pente descendante. En rouge on fait facilement la distinction entre la finesse et la classe des vins de la Côte de Nuits, tandis que les vins de la Côte de Beaune se sont montrés plus austères, virils et puissants. On finit en beauté sur un grand cru à maturité, qu’on peut aisément confondre avec une grande syrah française !