Vendredi 1 avril 2022
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La cuvée « La Tourtine » est réalisée à partir de la sélection d’un terroir de 5,5 hectares, sur un haut de coteau à proximité du village du Castellet, où les vignes âgées d’une soixantaine d’années sont exposées au soleil comme au vent. Terroir Argilo-calcaire santonien.
Toutes les bouteilles, stockées pendant une longue période dans des conditions optimales (elles proviennent intégralement du domaine) ont été placées dans une cave de service, à température adaptée, verticalement, 6 jours avant notre rendez-vous.
Cette dégustation s’est déroulée en deux séances : l’après-midi à 14h15 puis le soir à 19h30.
Ce compte-rendu détaille les impressions du soir.
Entre autres causes, une aération de 5 heures (dans la bouteille rebouchée en position verticale) peut expliquer les variations dans les appréciations.
Les vins sont dégustés avec présentation à l’aveugle.
Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – AA : Attila Aranyos – CDC : Cécile Debroas Castaigns – HLP : Hugo Le Panse.
(Nombre total de dégustateurs : 14)
(60% Clairette, 30% Ugni blanc complétés de Rolle, Bourboulenc et Marsanne)
A l’ouverture : DS15,5 – AA14,5 – CDC15
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG16 – HLP15,5
On démarre avec un beau panier de fruits blancs, net, sapide. En bouche, belle matière, assez dense mais cela reste très frais avec de la vivacité. Salin et un touche d’amertume en finale. L’aromatique reste tout de même un peu simple peut-être.
Beau vin avec un bon potentiel de garde, cela serait intéressant de le revoir dans 10 ans.
(60% Clairette, 30% Ugni blanc complétés de Rolle, Bourboulenc et Marsanne)
A l’ouverture : DS14,5/15 – AA14 – CDC14,5
Après 5 heures d’aération : DS15 – LG16 – HLP15,5
On reste dans la même lignée que le millésime précédent mais avec une aromatique de fruit plus mûr et une légère note beurrée. Plus dense, un peu moins frais, rond et ample. Épicé, floral, fruité, beau vin également dans un registre plus gourmand.
(75% Mourvèdre complétés de Grenache et Cinsault et en plus faible proportion de Carignan et Syrah)
A l’ouverture : DS15,5 – AA14 – CDC15
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15,5 – HLP15,5
Robe assez claire, aromatique relativement complexe avec beaucoup de fruit (cassis), confituré, floral, légèrement épicé. On perçoit déjà de petites notes d’évolution, beau jus assez frais et qui se déguste étonnement bien pour un Bandol jeune. On pourrait presque pensé à un Pinot Noir type Pommard village.
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS16,5 – AA15 – CDC16
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5 – HLP16,5
Légère réduction, perlant au début mais qui n’est pas du tout dérangeant. On reste dans le même registre que le vin précédent mais avec plus de fond et plus dense. Assez gourmand et élégant, registre un peu évolué (animal, sous-bois). Plus percutant que le précédent, déjà très bon maintenant, on ne lui promet pas forcément une grande garde.
(75% Mourvèdre complétés de Grenache et Cinsault et en plus faible proportion de Carignan et Syrah)
A l’ouverture : DS14,5 – AA14,5 – CDC14,5
Après 5 heures d’aération : DS15 – LG15,5 – HLP15,5
Plus de fraîcheur que sur 2018, tannins plus serré et présent. Le vin paraît plus jeune, sur un registre un peu italien (agrume, terreux) avec une petite amertume en finale. Un peu fermé actuellement, beau potentiel de garde pour ce vin, à revoir dans 5 ou 10 ans.
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS(16+) – AA15 – CDC(16)
Après 5 heures d’aération : DS(16,5) – LG16,5 – HLP16,5
Très légère volatile qui disparaît ensuite, aromatique assez complexe avec du cassis et des épices. Paraît également plus jeune que 2018, plus frais et tannique et plus de densité et de fond que la cuvée classique. Belle sapidité et longueur. Un peu fermé également, gros potentiel de garde pour cette Tourtine 2017 !
(75% Mourvèdre complétés de Grenache et Cinsault et en plus faible proportion de Carignan et Syrah)
A l’ouverture : DS15,5/16 – AA15 – CDC16
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5/17 – HLP16,5
On attaque ici une belle série. Le 2016 classique se montre très fin, dense, frais, équilibré, une réelle maîtrise de la part du vigneron. Les tannins sont fondus, c’est juteux, on salive et on y revient bien volontiers.
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS16 – AA15 – CDC16,5
Après 5 heures d’aération : DS17- LG17 – HLP17
Perlant au début, un peu comme sur 2018 mais peut-être un peu plus prononcé encore. On retrouve une très belle finesse, fraîcheur, belle sève sapide encore une fois. Complexité et équilibre, pas de lourdeur ni de chaleur, très beau vin qui mérite d’être gardé encore un peu.
(100 % Nebbiolo)
A l’ouverture : DSED – AAED – CDCED
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG16,5 – HLP15,5
Robe claire et orangée, de la volatile, on pense assez rapidement à un Barolo. C’est fin, les tanins sont présents, agrume et orange sanguine. Par contre on note une évolution très précoce pour 2016. Cela reste bon mais il y a un problème d’évolution trop rapide sur cette bouteille.
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS16 – AA15 – CDC16
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG17,5 – HLP17,5
Jus très dense, puissant, complexe. Un peu animal, épices, olive, fumé, on peut facilement imaginer une très belle Syrah. Encore une fois, une parfaite maîtrise, équilibré, tanins fondus, net, sérieux. Une très belle garde lui est promise, curieux de déguster de nouveau cette cuvée dans 10 ans.
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS16,5/17 – AA17 – CDC16,5
Après 5 heures d’aération : DS16,5/17 – LG16,5 – HLP16,5
Moins concentré que 2015, plus sur la fraîcheur et l’élégance. C’est fin, pas trop de tanins, élégant. Également un peu typé Syrah sur ce millésime mais on relève des notes d’évolution (animal, cuir).
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS16 – AA16,5 – CDC16
Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16 – HLP16
Très ouvert, beau jus viandé, un peu de volatile, déjà assez évolué. Il ne faut pas trop tarder pour boire ce millésime qui semble à point et qui devrait commencer à faiblir les prochaines années.
(80 % Niellucciu, 20% Sciaccarellu)
A l’ouverture : DS14,5 – AA15 – CDC14,5
Après 5 heures d’aération : DS15 – LG16 – HLP15,5
Pas très aromatique comparé aux Bandol, tanins très présent et le vin est froid. Moins de gourmandise, un peu austère et une acidité assez élevée. Le vin est tout de même bien fait, on a pensé à un Nebbiolo mais la robe est trop coloré.
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS16 – AA14 – CDC17
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG17 – HLP17
Le vin est d’une jeunesse insolente, beaucoup de fruit (cassis majoritairement), concentré. Encore une fois c’est fin, délicat, classieux, juteux. De manière globale, l’aération fait beaucoup de bien à ces vins. Encore une longue garde à venir.
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS17,5 – AA17 – CDC17,5
Après 5 heures d’aération : DS17,5/18 – LG18 – HLP18
Superbe expression pour ce millésime 2011, le vin se livre ! C’est complexe, fruité, juteux, finesse et tanins très classieux (un peu typé Italien au niveau de la finesse des tanins). Équilibre exemplaire, c’est gourmand et dynamique. Le vin de la soirée.
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS16 – AA15 – CDC15
Après 5 heures d’aération : DS16,5/17 – LG17,5 – HLP17
Le vin semble assez jeune, sapide, long, une sacrée stature ! Très belle sève, traçant, salivant, on y revient avec plaisir. Un peu typé bordelais (Pessac, Pauillac), superbe vin encore une fois.
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS16 – AA16 – CDC17
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5/17 – HLP16,5
Vif, belle fraîcheur, savoureux et intense. Un côté très minéral et graphite sur ce millésime qui reste encore assez jeune. Tanins parfaitement fondus et intégrés, encore une belle maîtrise.
Rappel novembre 2015 (¨Par Laurent Gibet)
Bandol Tempier La Tourtine 2008 : 15/20 – 21/11/2015
On ressent ici un fruit très mûr et des tannins saillants (Toscane ?, Languedoc ?), pour une expression figée, trop jeune.
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS17 – AA16,5 – CDC17
Après 5 heures d’aération : DS17 – LG17 – HLP17
On retrouve toujours cette belle fraîcheur et vivacité. Beau jus racé, gourmand, les tanins sont du velours. Evolution assez marquée, animal, cuir, sous-bois tout en restant très net.
Rappel juin 2017 (Par Laurent Gibet)
Bandol Tempier Tourtine 2006 : 17/20
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS(14,5) – AA16 – CDC15
Après 5 heures d’aération : DS16,5/17 – LG17,5 – HLP17,5
Très beau jus complexe, racé, puissant. C’est long, dynamique, équilibré. On sent sur ce millésime un fruit plus mûr, charnu, rond. On a un peu de note lactique, chocolat, une ressemblance avec BAMA 2005 bu récemment a été évoquée.
Rappel juin 2009 : (Par Eddy Gautier)
Bandol : Domaine Tempier « La Tourtine » 2005
DS16 – LG15 – MS16 – EG15,5.
Nez rustique, animal (gibier), laurier, avec une race florale.
Bouche ferme avec un bon équilibre. Une certaine austérité au niveau des tannins en finale. Un vin taillé pour la garde.
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS16,5 – AA17 – CDC17
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5/17 – HLP16,5
On a affaire à un vin plus “mince” que les précédents. Belle fraîcheur, viandé, fumé, bacon, on peut également penser à une Syrah. A boire.
(80% Mourvèdre, 10% Grenache, 10% Cinsault)
A l’ouverture : DS17,5 – AA17,5 – CDC18
Après 5 heures d’aération : DS17,5 – LG17 – HLP17,5
Nez évolué, on est sur un registre de cuir, sous-bois, champignon, viandé. Fin, complexe, il y a encore beaucoup de densité, puissant et long. Très belle expression d’un vieux Bandol mais peut tenir encore quelques années !
Rappel Novembre 2012 (Par Philippe Ricard)
A l’ouverture : DS13,5 – PR12,5.
Physique moyennement sombre, rouge qui vire plus franchement à la brique.
Relativement aphone, aux arômes nébuleux de fruits cuits et de laurier sauce.
Bouche tout aussi lisse, impersonnelle, fuyante, donnant plus l’impression d’un grenache efflanqué que d’un beau mourvèdre…
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15 – FM14,5 – MS14,5.
Rappel Novembre 2008 (Par laurent Gibet)
Bandol Tempier Tourtine 1998 : 15/20 – 21/11/08
Une toute autre affaire ici après la délicatesse juvénile des vins précédents. L’expression est moins soignée qui propose des odeurs de décoction d’herbes aromatiques, d’iode, de chocolat, de menthe, de cuir, de réglisse, de graphite, de feuille de cigare. Trame vigoureuse à défaut d’être jouissive), un peu dévalorisée par ces goûts un peu caoutchouteux sans concession (vieux bois ?). Une composition sans fioritures en tout cas …
Autres rappels, vins non dégustés dans la verticale :
Bandol Tempier Tourtine 2001 : 17,5/20 – 16/5/2015
Superbe expression, « tout feu tout flamme », en arômes méridionaux de grande qualité. On est passé par du pinot (2003), du Châteauneuf voire du Brunello.
Bandol Tempier La Tourtine 2009 : ( ?)/20 – 11/11/2017
Tannique, ce vin semble éventé. Cerise confite et cacao pour évoquer une Amarone ?
De manière globale, l’aération a fait beaucoup de bien aux vins.
Aucune fausse note sur cette dégustation, les vins se sont livrés admirablement.
On note une réelle maîtrise du vigneron, tous les vins sont superbement équilibrés, juteux, fins, complexes. Aucune lourdeur ni chaleur ressenties, les vins sont gourmands, dynamiques et salivants, on a vraiment envie d’y revenir.
On pourrait penser qu’une dégustation d’une vingtaine de Bandol peut être écoeurante et roborative mais ce n’est pas du tout le cas avec le domaine Tempier sur la cuvée La Tourtine qui est la plus fine et élégante.
Le domaine Tempier hisse l’appellation Bandol parmi les grands vins de France !