Toutes les bouteilles, stockées pendant une longue période dans des conditions optimales, ont été placées dans une cave de service, à température adaptée, verticalement, 6 jours avant notre rendez-vous.
Cette dégustation s’est déroulée en deux séances : l’après-midi à 14h15 puis le soir à 19h30.
Ce compte-rendu détaille les impressions du soir.
Entre autres causes, une aération de 5 heures (dans la bouteille rebouchée en position verticale) peut expliquer les variations dans les appréciations.
Les vins sont dégustés sans présentation à l’aveugle.
Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – CDC : Cécile Debroas Castaigns – HLP : Hugo Le Panse – HC : Hervé Cuzon.
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(Nombre total de dégustateurs : 10)
A l’ouverture : CDC16
Après 5 heures d’aération : LG17 – HC17 – HLP17
On démarre avec des senteurs classiques plutôt solaires/corsées de confiture de cassis, de fleurs intenses (iris, jacinthe), de réglisse. Boisé de classe. La matière possède un solide fond “minéral”, graphité, terrien, long. Tannins affinés, fraîcheur préservée (encore plus vu le millésime, potentiellement extrême dans la région). Austérité de mise (le style du domaine n’a rien d’expansif et de manière générale, le cabernet-franc n’est pas un cépage au caractère extraverti).
Samedi matin :
DS15,5/16
A l’ouverture : CDC15
Après 5 heures d’aération : LG15,5 – HC15,5 – HLP15,5
Notes florales et une certaine verdeur (poivron). Matière moins concentrée, plus légère, très svelte.
Samedi matin :
DS14,5
A l’ouverture : CDC15,5
Après 5 heures d’aération : LG16,5 – HC16 – HLP16,5
On note ici une légère impression de boisé lacté. Gros volume en bouche pour une matière austère mais conservant un certain raffinement, élancée, fraîche (avec l’acidulé de la groseille).
Samedi matin :
DS15,5
A l’ouverture : CDC15
Après 5 heures d’aération : LG16,5 – HC16,5 – HLP16,5
Nez ouvert : fleurs, cassis, graphite, cassis, moka (un peu comme à Bordeaux). Un peu d’évolution corsée – ici sous forme de senteurs viandées et de bouquet garni, qui complexifient agréablement le vin. Bouche sapide, un peu plus déliée grâce au vieillissement, restant compacte.
Samedi matin :
DS15
A l’ouverture : CDC15,5
Après 5 heures d’aération : LG16,5 – HC16,5 – HLP16,5
Nez particulièrement intéressant : terre, gelée de cassis, poivron rôti, épices douces (paprika), soupçon zesté. Jus complexe et dynamique, aux saveurs nettes, sanguines, ferreuses, moyennement puissantes. Beaux tannins, élégance corsée/épicée. Réussite notable en 2015 sur ce cru.
Samedi matin :
DS14,5/15
A l’ouverture : CDC16
Après 5 heures d’aération : LG16,5 – HC16,5 – HLP16,5
Grande présence ici aussi pour un nez net et profond, offrant des odeurs de gelée de fruits, de fleurs lourdes, de terre fraîchement retournée. Matière pleine, austère (le quant-à-soi du cépage y agit pleinement), cohérente. Beau déroulement sur des tannins contrôlés.
Samedi matin :
DS15,5/16
A l’ouverture : CDC14,5
Après 5 heures d’aération : LG15 – HC15 – HLP15,5
L’aromatique est ici plus simple, la matière moins large. On sent des notes végétales (poivron vert, rafle), de la groseille. Bouche bien légère pour un vin qui ne fait pas la roue.
Samedi matin :
DS14,5
A l’ouverture : CDC16
Après 5 heures d’aération : LG17 – HC17 – HLP17,5
Olfaction particulièrement puissante, mûre : gelée de fruits rouges et noirs, cassis, réglisse, graphite. En bouche, on apprécie une grande trame savoureuse, sapide, sans à-coups.
Samedi matin :
DS16
A l’ouverture : CDC15,5
Après 5 heures d’aération : LG16 – HC16,5 – HLP16
Nez assez simple exprimant du cassis, de la groseille à maquereau, des épices, de la réglisse. Bouche terrienne marquée, vraiment peu moelleuse, par l’acidité de la groseille.
Samedi matin :
DS14,5/15
A l’ouverture : CDC14,5
Après 5 heures d’aération : LG14,5 – HC15,5 – HLP15
Nez simplifié, peu éclatant : pomme blette, terre mouillée et cerise confite pour penser “Amarone”. Trame acidulée, sans charme ou personnalité.
Je ne vois pas ici l’apport qualitatif de l’amphore (qui me semble dénaturer les arômes du cépage tout en lissant les tannins).
Samedi matin :
DS15,5
A l’ouverture : CDC15
Après 5 heures d’aération : LG14,5 – HC14,5 – HLP14
Impression de volatile pour un vin renfrogné, avare en goût, aux tannins saillants. Ne pas chercher ici une quelconque jovialité dans cette dureté acide (trouver plutôt une viande en sauce adaptée).
Samedi matin :
DS14,5
A l’ouverture : CDC14,5
Après 5 heures d’aération : LG15 – HC15,5 – HLP15
Evolution sans réelle classe, viandée, avec du poivron rôti. Bouche restant acide et rustique.
Samedi matin :
DS15
A l’ouverture : CDC14
Après 5 heures d’aération : LG15,5 – HC15 – HLP15,5
Expression minimaliste, compacte, sur la gelée de fruits, le crayon noir. Jus sombre, austère, rentré, aux antipodes de ce que l’on pourrait avoir sur une Côte-Rôtie.
Samedi matin :
DS15
A l’ouverture : CDC(14)
Après 5 heures d’aération : LGED – HCED – HLP14
Nous découvrons ici un cabernet pas très franc pour le coup, que je pense d’emblée bouchonné. Matière chahutée, rêche, douteuse (il y a quelque chose qui dysfonctionne dans ce vin et il faudrait aller au laboratoire pour des vérifications concernant aussi TCA et brettanomyces). Dommage … vu le millésime.
Pour Hugo : pas de bouchon, belle aromatique mais tannins très asséchants.
Samedi matin :
DS(15,5/16)
A l’ouverture : CDC(15)
Après 5 heures d’aération : LGED – HC13 – HLP13,5
Il y a trop d’évolution dans ce vin desservi par d’envahissantes notes cuites de viandox, pour une matière exsangue, vieillarde.
Samedi matin :
DS14
A l’ouverture : CDC15
Après 5 heures d’aération : LG15,5 – HC15,5 – HLP16
Expression sanguine, avec du cassis, du bouquet garni. Bouche cohérente, nette, vitale, austère et acide,, manquant de complexité gustative.
Samedi matin :
DS15
A l’ouverture : CDC14,5
Après 5 heures d’aération : LG15 – HC15 – HLP15
Comme dans le cas de 2008, ce vin a du mal à retenir l’attention. Il se montre évolué, acide, indigent en goûts (et ses tannins sont presque asséchants).
Samedi matin :
DS15
A l’ouverture : CDC15
Après 5 heures d’aération : LG15,5 – HC15,5 – HLP16
L’évolution aromatique est notable mais ici acceptable : tabac, champignons, nuoc-mam. Boire sans tarder, car la matière, dont il ne faut attendre aucune lascivité, tend à se décharner.
Samedi matin :
DS15,5
Les meilleurs vins se trouvent sur les millésimes récents (et il y a trop de déception dans les millésimes plus anciens). Les années favorables ont alors permis de délivrer des vins très bons voire excellents (mais pas grands). Vins de garde, ils se situent je pense au top de production des rouges ligériens (pour monter en classe mondiale, il faudra aller voir du côté des grands vins issus du pinot, du grenache, des assemblages merlot/cabernet, de la syrah, du nebbiolo, du sangiovese, …).
Le domaine produit donc avec maîtrise (du moins dans les millésimes récents) des Saumur-Champigny aux robes denses, sérieux, puissants (sur les cuvées Marginale et Mémoires du moins), méticuleux (sans passage en force).
Cabernet-franc oblige (ce cépage n’est pas le plus voluptueux qui soit), des vins plutôt austères, introvertis, pour accompagner des repas copieux.
La maturité n’y est pas recherchée, ce qui permet de conserver une belle fraîcheur.
Le Clos de l’Echelier est plus en légèreté.
Le franc de pied et surtout Outre-Terre ne sont pas particulièrement emballants.