DOMINIQUE LAURENT
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Quelques commentaires de contexte :
Après la dégustation de vins du millésime 95 en octobre 99, cette dégustation constitue une horizontale de certains crus du domaine Laurent, sur le millésime 96.
Vins non dégustés à l’aveugle (ordre de service établi en fonction d’un ordre de puissance et de complexité supposé).
Nombre de dégustateurs : une quinzaine.
Notes des dégustateurs : PP : Pascal Perez – DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet
Bourgogne cuvée n°1 96 :
Notes : PP13 – DS12 – LG13. Note moyenne : 12,7 – Prix : 80 F
Robe pâle, couleur framboise.
Nez moyennement intense, assez simple et peu précis : cerise, réglisse, corbeille de fruits frais (fruits blancs, orange), bonbon anglais (il est possible que le pinot noir entre dans la composition de cette cuvée). Un côté végétal (aromates, prunelle). De la volatile.
La bouche est légèrement perlante, fluette, avec une bonne acidité et une finale sur le zan.
Le verre vide évoque le vinaigre
Nuits St-Georges cuvée n°1 96 :
Notes : PP14 – DS14 – LG13,5. Note moyenne : 13,8 – Prix : 120 F
Robe intense et brillante.
Nez plutôt intense sur le fruit (griotte), la réglisse, la rose, le jus d’orange, la terre humide, les épices (cannelle, girofle).
Bouche moyennement concentrée, un peu décevante par rapport au nez.. Fine mais courte, elle semble se situer à mi-chemin (à la manière par exemple des Morey St-Denis) entre les vins de Chambolle ou de Vosne (aériens et d’expression florale et épicée) et ceux de Nuits St-Georges (généralement plus austères et plus fermes).
Gevrey-Chambertin vieilles vignes 96 :
Notes : PP15 – DS15 – LG15. Note moyenne : 15 – Prix : 180 F
Robe violacée intense.
Nez plus complexe et intense, lacté (note due à la malolactique en barrique ?) sur le fruit (framboise, kaki très mûr), la réglisse, le tabac, l’amande fraîche (à la manière de certains barolo ou amarone italiens). Le boisé est présent et apporte des notes caractéristiques d’orange fraîche. Un nez capiteux (épices, fleurs : rose) mais un peu lourd.
Bouche rappelant ces notes. Une bonne acidité, un côté arrondi (caractéristique des Gevrey, souvent plus crémeux et à la structure moins raide que les Nuits).
Gevrey-Chambertin 1er cru Les Cazetiers 96 :
Notes : PP16 – DS15,5 – LG15,5. Note moyenne : 15,7 – Prix : 340 F
Nez intense, très fruité et franc dans lequel le boisé domine moins. Des notes de rose, de pain d’épices, animales (rognon frais), de vanille, d’orange cloutée à la girofle.
La bouche développe ses notes, avec un côté noyau. Elle est de longueur moyenne, un peu plus fondue que la précédente.
Nuits St-Georges 1er cru Les St-Georges 96 :
Notes : PP15 – DS15 – LG14,5. Note moyenne : 14,8 – Prix : 350 F
Robe plutôt pâle.
Contrairement au nez du vin précédent (en éventail), le nez de ce Nuits St-Georges est compact. IL paraît plus simple, sur l’orange, avec des terreuses un peu plus ternes et sévères (caractéristiques des Nuits ?).
La bouche est séveuse mais reste un peu simple et de faible longueur. Une finale relativement acide.
Charmes-Chambertin Grand cru 96 :
Notes : PP16,5 vers 17 – DS16,5 vers 17 – LG16,5 vers 17. Note moyenne : 16,5 vers 17 – Prix : 385 F
Belle robe grenat.
Nez plutôt fermé et profond. On distingue des notes de griotte, florales (violette), de réglisse, d’épices (poivre, en particulier).
La bouche est élégante, ronde, suave. Elle allie ampleur, plénitude sur une bonne longueur. Fermée aromatiquement, elle signe un vin d’avenir. Un dégustateur note que ce côté très rond (rien ne dépasse) est typique des vins effectuant leur malo en barrique).
Mazis-Chambertin grand cru 96 :
Notes : PP16 vers 17 – DS16 vers 16,5 – LG16 vers 17. Note moyenne : 16 vers 16,8
Prix : 460 F
Robe brillante, moyennement intense.
Nez plus ouvert que le précédent. Direct et pur, il évoque l’animal, la fourrure, les épices, le tabac, la réglisse. Un dégustateur note son côté « syrah du rhône septentrional ».
La bouche souffre en revanche d’un léger déficit en matière. Moins bien structurée, quelque peu dissociée, avec une attaque assez fougueuse et une finale un peu rude (acidité, notes de rafle), elle est assurément moins élégante et charmeuse.
Bonnes-Mares grand cru 96 :
Notes : PP16,5 – DS16,5 – LG16,5. Note moyenne : 16,5
Prix : 830 F
Nez intense et frais. Des notes animales, florales complétées par des notes de réglisse, de fourrure et d’épices.
Bouche relativement ferme, avec une attaque franche qui semble être un compromis entre les 2 vins précédents (la rondeur du Charmes et la fermeté du Mazis). Une bonne longueur de 12 à 14 secondes.
Conclusion :
Comme dans le cas du millésime 95, des notes évoluant crescendo (la hiérarchie des crus est justifiée).
Les premiers vins sont de nouveau décevants, malgré un prix élevé. Les 2 Gevrey-Chambertin sont bons mais trop chers.
Il faut monter jusqu’aux grands crus (très chers) pour atteindre la catégorie de « très bon vin ». Ils auraient certainement bénéficié d’un carafage préalable.
Les vins goûtés ne sont pas tout à fait les mêmes que dans le cas du millésime 95 : il semble toutefois que ce millésime 96 soit un peu inférieur en qualité (vins moins complets, plus marqués par l’acidité).
Les vins du domaine semblent ici encore être marqués par le fruit et la fraîcheur (sans excès de concentration et de puissance).