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Club toulousain In Vino Veritas
Verticale du Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret »
du Domaine De Montille
Vendredi 16 octobre 2009
La dégustation, proposée par Patrick Moulène, est commentée par Maxime France.
Quelques commentaires de contexte :
Nous remercions M. Etienne De Montille d’avoir accepté de nous confier tous les millésimes produits au domaine à ce jour. Toutes les bouteilles proviennent de la cave du domaine.
Toutes les bouteilles, stockées pendant une longue période dans des conditions optimales, ont été placées dans une cave de service, à température adaptée, verticalement, 10 jours avant notre rendez-vous.
Cette dégustation s’est déroulée en deux séances : l’après-midi à 14h 15 puis le soir à 19h30.
Ce compte-rendu, même s’il rapporte les notes de chaque séance, détaille les impressions du soir car il n’a pas été possible de faire un CR l’après-midi. Lorsque l’écart de notation entre les 2 dégustations est trop important, un petit commentaire est fait par Didier Sanchez.
Entre autres causes, une aération de 5 heures (dans la bouteille rebouchée en position verticale) peut expliquer les variations dans les appréciations.
Les notes de Didier Sanchez, présent l’après-midi et le soir, reflètent ces fluctuations.
Les vins sont dégustés sans présentation à l’aveugle.
Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – PC : Pierre Citerne – Laurent Gibet – MS : Miguel Sennoun – CD : Christian Declume – MF : Maxime France.
Ordre de dégustation
(Nombre total de dégustateurs : 16)
En introduction, uniquement le soir
1. Mâcon-Villages : Domaine Guillemot-Michel « Quintaine » 2002 – 13°
DS15,5 – PC16 – LG15 – MS15,5 – MF15,5. Note moyenne : 15,5
Robe or soutenu. Le nez de grande maturité dévoile des notes exotiques d’ananas complétées par des senteurs de miel, d’épices, de crème fraîche et de fougère. En bouche la matière apparaît très mûre, ample mais non dénuée de dynamisme. Le vin termine sur de nobles amers évoquant le zeste de pamplemousse et la réglisse. Une belle entrée en matière, typée et séduisante…
La verticale…
2. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er cru « Le Cailleret » 2007 – 13°
L’après-midi : DS16,5+ – CD15,5. Note moyenne AM : 16
Le soir : DS17+ – PC17 – LG16,5 – MS16,5/17 – MF17+. Note moyenne SOIR : 16,9
Robe très pâle. D’emblée l’olfaction montre une grande finesse livrant de subtils effluves de noisette fraîche, de tilleul et d’ambre. En bouche le vin, encore très jeune, se fait tendu, au style effilé mais à l’impact non négligeable. La matière de grande qualité s’exprime avec une pureté cristalline exemplaire sur des arômes de citron, d’anis et une limpidité rappelant l’eau de roche. Un superbe 2007 au potentiel indéniable.
3. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 2006 – 13,5°
L’après-midi : DS16,5/17 – CD16,5. Note moyenne AM : 16,6
Le soir : DS16 – PC(15,5) – LG15,5 – MS15,5 – MF16. Note moyenne SOIR : 15,7
Le nez s’exprime de prime abord sur des notes organiques et réduites moins plaisantes rappelant les rillettes, le cuir puis, à l’aération, il consent à dévoiler des senteurs de citron, de fruits jaunes, et de pralin. La bouche, plutôt ronde en attaque, n’apparait pas tout à fait en place avec notamment un alcool par trop présent ayant tendance à déséquilibrer l’ensemble. On ne retrouve pas la subtilité et la pureté du 2007 ; il semble donc que les travers généralement reprochés à ce millésime 2006 n’aient pas été totalement évités…
4. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 2005 – 13°
L’après-midi : DS17,5+ – CD16,5. Note moyenne AM : 17
Le soir : DS18 – PC18 – LG18 – MS18 – MF18. Note moyenne SOIR : 18
Le nez, plutôt retenu au départ, dévoile par la suite des fragrances de grande classe, subtiles et profondes à la fois, évoquant le citron confit, les fleurs blanches et les poires pochées. La bouche n’est pas en reste, répondant tout à fait aux attentes prometteuses délivrées par le bouquet… Elle apparaît riche, puissante, au volume imposant mais dotée également de beaucoup de tension et de « vibration » minérale. Le vin termine par une sensation de poids énorme et une immense longueur aux accents exotiques rappelant la goyave. Un grand vin, au potentiel immense mais déjà diablement et étonnamment abordable.
5. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 2004 – 13°
L’après-midi : DS16,5/17 – CD16. Note moyenne AM : 16,4
Le soir : DS17 – PC16,5 – LG16,5 – MS16,5 – MF17. Note moyenne SOIR : 16,7
Le nez est marqué par de fines senteurs de noisette, de fougère, de pain grillé et de jaune d’œuf. La bouche est plutôt réussie : le poids est là, la minéralité aussi mais elle apparaît malheureusement marquée par la typicité aromatique du millésime à savoir des nuances végétales, racinaires par trop prononcées. L’ensemble se montre donc peut-être moins harmonieux sans pour autant y perdre totalement sa race et ses qualités de fond…
Rappel :
Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 2004 – 15/04/06 (LG)
LG16,5- PP17 – JP17
La robe est paille clair, brillante. Agrumes, ananas, notes florales et une trace végétale composent un nez très mûr, mais frais et complexe. L’attaque est sur les fleurs blanches, puis le vin se développe sur les agrumes avant que la minéralité ne ressorte en finale. La matière et la longueur sont bonnes, le vin est frais et très fin.
6. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 2003 – 13°
L’après-midi : DS16 – CD14,5. Note moyenne AM : 15,3
Le soir : DS17+ – PC17 – LG(15) – MS16,5 – MF17+. Note moyenne SOIR : 16,5
Le nez apparaît initialement réduit avec des senteurs animales rappelant la peau de poulet grillée ; à l’aération, de riches notes lactiques apparaissent sous forme d’effluves de caramel au lait, de beurre et de crème fraîche. La bouche s’exprime sur une note exotique et l’on retrouve également le caramel mais dans une expression plutôt nuancée. Le vin est relativement souple mais, malgré ses caractéristiques aromatiques, il parvient à conserver de la fraîcheur, de la suavité et une belle gourmandise. Un vin au registre mûr et riche mais qui sait se jouer des travers du millésime et ne pas sombrer dans une lourdeur excessive. A assurément un bel avenir devant lui…
7. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 2002 – 12,5°
L’après-midi : DS17/17,5 – CD17. Note moyenne AM : 17,4
A l’ouverture, un vin qui s’offre ! Robe jaune assez intense, très aromatique, sur le miel, la brioche chaude, la pêche et la poire très mûre mais aussi la pomme au four. La bouche est une offrande : un vin qui semble prêt à boire, mûr ; beaucoup de largeur et de longueur, sur le miel et la pomme, qui se pose dés l’attaque et n’en finit pas de durer à peine avalé. Finalement, de courte vie toutefois, au vu de la réaction du vin à la dégustation du soir faisant ressortir une oxydation peu détectable à l’ouverture et une dégradation de structure.
Le soir : DS(ED?) – PC(ED) – LG(16,5 – bouteille à consommer sans attendre) – MS(ED?) – MF(ED). Note moyenne SOIR : ED?
Autant le dire tout de suite, cette bouteille a divisé les dégustateurs entre enthousiastes et sceptiques. Les premiers loueront la densité de la matière et une finale enlevée et longuement savoureuse, soutenue par une belle acidité. Les autres (dont je fais partie) lui reprocheront un caractère prématurément oxydé avec une olfaction rappelant la pomme blette, le raisin sec, le miel et une bouche « peu orthodoxe » dans laquelle on retrouve la même gamme aromatique accompagnée d’une impression de matière dissociée (alcool, acidité, amertume prononcée), sans grande cohérence, peu harmonieuse pour un ensemble qui, au final, tourne court.
La question de l’oxydation d’un vin a été maintes fois débattue avec, souvent, des difficultés pour trancher la question. Il s’avère que parfois une oxydation ménagée sur certains vins vieux, résultat d’un long et régulier processus de vieillissement, peut apporter du charme et de la complexité à ces vins. Leur structure et leur équilibre global ne se voit pas alors ébranlé et l’ensemble apparaît cohérent (exemple du riesling 69 bu récemment chez Philippe). Dans ce cas précis il ne s’agit pas d’un vin d’âge « canonique » et ces symptômes (qui me paraissaient objectifs) de l’oxydation prématurée viennent, à mon sens, pervertir et dénaturer ce qu’aurait du être ce vin : à coup sûr une superbe bouteille…
8. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 2001 – 12,5°
L’après-midi : DS(17) – CD16. Note moyenne AM : 16,5
Le soir : DS16 – PC16/16,5 – LG16 – MS16 – MF15,5. Note moyenne SOIR : 16
Le nez prend des accents éminemment alsaciens et l’on pourrait imaginer facilement un Pinot gris et ses notes d’orange, d’angélique, de miel et de sous-bois naissant. La bouche fait preuve de beaucoup de richesse mais a tendance à s’affaisser quelque peu et ne montre pas le tranchant et la dynamique des millésimes précédents. Un vin issu d’une année « à botrytis », plutôt prêt à boire, exubérant au point qu’il serait, pour moi, bien difficile à l’aveugle de ne pas évoquer l’Alsace…
Rappels :
a. Domaine de Montille – Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 2001 – 29/11/04 (PC)
Notes : DS16,5 – PC16,5/17. Note moyenne : 16,6
Pâle. Nez fermé et racé, pur, transparent et aérien dans sa discrétion (fleurs blanches, fleur de vigne). Matière longue, droite, dense, austère encore, minérale : un vin d’avenir.
b. Puligny-Montrachet 1er Cru Le Cailleret – Domaine de Montille 2001 : mars 2006 (au domaine)
LG16 – JP16 – PP16. Note moyenne : 16
Robe plus soutenue. Une pointe de réduction marque le premier nez puis transparaissent des arômes de fruits très mûrs, de miel et de fruits secs. Le nez est fin et complexe mais présente déjà des signes d’évolution notable. La bouche est grasse, concentrée; le vin est riche et un peu enrobé par la matière. On retrouve les fruits secs et les notes miellées. La minéralité est en retrait et le vin manque un peu d’élan en finale.
9. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 2000 – 13°
L’après-midi : DS16,5/17 – CD15,5. Note moyenne AM : 16,1
Le soir : DS17,5/18 – PC17,5/18 – LG17,5 – MS17,5/18 – MF17,5/18. Note moyenne SOIR : 17,7
Au premier abord l’olfaction se fait plutôt discrète pour, à l’aération, dévoiler des effluves de miel, de caramel, de crème fraîche et de poivre blanc. En bouche le vin s’offre totalement et semble prêt à être consommé. La matière a peut-être moins de fond que sur d’autres millésimes mais le domaine livre ici une interprétation très pure de ce terroir de Puligny, dans l’idée archétypale que l’on se fait généralement des grands vins de cette appellation. Une très belle bouteille, « à point », qui devrait très bien se comporter à table.
10. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 1999 – 12,5°
L’après-midi : DS17,5/18 – CD17,5. Note moyenne AM : 17,6
Le soir : DS17,5/18 – PC17,5 – LG17 – MS17,5 – MF17. Note moyenne SOIR : 17,4
Le nez de ce 99 apparaît plus retenu avec des notes de réduction de prime abord ; il livre ensuite timidement des senteurs très pures d’agrumes et de menthe fraîche. Au premier contact, la bouche me paraît manquer de dynamisme malgré une vraie richesse de constitution. Au fur et à mesure de son aération dans le verre, le vin semble s’épanouir et prendre de la « consistance » et me laisse le sentiment final d’un vin encore sur la réserve, beaucoup plus jeune que les autres. Probablement une très grande bouteille en devenir…
11. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 1998 – 12,5°
L’après-midi : DS14,5 – CD14,5. Note moyenne AM : 14,5
Le soir : DS17,5 – PC17,5/18 – LG17 – MS17,5/18 – MF17,5/18. Note moyenne SOIR : 17,6
Le nez évoque fortement Chablis avec des fragrances de citron confit, de miel et de fleurs blanches rappelant le chèvrefeuille. La bouche est ample, offerte, dense mais d’une pureté exemplaire avec ce caractère « lumineux » propre aux grands chardonnays! Le vin se déploie longuement dans une finale combinant puissance maîtrisée et grande finesse… Très beau vin, réjouissant!
Rappel : Puligny-Montrachet 1er Cru Le Cailleret – Domaine de Montille 1998 : avril 2006 (LG)
LG15,5 – JP15,5 – PP16,5. Note moyenne : 15,8
La bouche est dodue mais fine, fraîche et relativement longue. Ses goûts de miel, de menthe sont en revanche masqués par la prise de bois. En bouche, une vanille prépondérante agit comme un bâillon. La distinction en pâtit (même si cette vanille faiblit à l’aération). Moins profond et cristallin que le très séduisant 1997 bu en novembre 2003. Pour Pascal : beau volume, minéralité qui pointe en finale.
12. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 1997 – 12,5°
L’après-midi : DS15 – CD15,5. Note moyenne AM : 15,3
Le soir : DS17 – PC17 – LG16,5/17 – MS17 – MF16,5/17. Note moyenne SOIR : 16,9
Le nez est initialement marqué par des senteurs organiques rappelant la cour de ferme, le poulailler, puis, à l’aération, il prend de la complexité pour évoquer la réglisse, le café, le mousseron ainsi qu’une légère pointe terpénique. La bouche se livre très fraîche au départ, sur des arômes de citron confit, de miel et de gingembre. La finale se montre salivante et tenue par une belle salinité sapide, mais peut-être un peu étriquée en termes de prolongement aromatique… Cette bouteille, aux qualités indéniables par ailleurs, apparaît cependant plutôt difficile à cerner avec ses arômes très organiques et un alcool tendant à se dissocier quelque peu à l’aération.
Rappel : Puligny Montrachet 1er Cru – Domaine de Montille – Le Cailleret 1997 : 22/11/03 (PP)
LG17 vers + – PC17 vers + – PP17,5 – VM16,5/17 – JP17 – DS17,5/18. Note moyenne : 17,2
Le nez est beurré, sur la pêche et le miel d’acacia avec de la profondeur. Profondeur que l’on retrouve en bouche, alliée à un gros volume et une grande longueur. Si on ajoute à cela un boisé bien intégré, les mêmes notes de fruits blancs bien mûrs et de miel qu’au nez, on obtient un vin d’une grande cohérence et d’une grande classe, encore à l’aube de sa vie.
13. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 1996 – 12,5°
L’après-midi : DS(13,5) – CD14,5. Note moyenne AM : 14
Le soir : DS16 – PC16 – LG16,5 – MS15,5/16 – MF16,5. Note moyenne SOIR : 16,2
Le nez exhale des arômes de poire, de jaune d’œuf, de miel, de poivre ainsi qu’une très légère nuance boisée. La bouche est représentative des vins de ce millésime, austère et dotée d’une acidité mordante, s’exprimant sur des notes d’agrumes et de poivre blanc tout en laissant poindre un début d’évolution tout à fait normal à ce stade… Difficile tout de même de ne pas focaliser sur le caractère acide qui finit par rendre le vin quelque peu mordant au final.
14. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 1995 – 13°
L’après-midi : DS15,5+ – CD15,5. Note moyenne AM : 15,5
Le soir : DS16 – PC16,5 – LG15,5 – MS17 – MF16,5. Note moyenne SOIR : 16,3
L’olfaction évoquant des senteurs d’anis, de citron confit et de miel paraît plus profonde. La bouche est dotée d’une matière de belle qualité ; complète et équilibrée, elle témoigne d’une certaine richesse aromatique avec de beaux arômes miellés mais également une touche minérale impactante et tonique. L’ensemble se montre plus fondu et harmonieux que dans le cas de son cadet d’un an et revêt une « dimension plaisir » supplémentaire…
15. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 1994 – 12,5°
L’après-midi : DS13 – CD13,5. Note moyenne AM : 13,3
Le soir : DS15,5 – PC16 – LG14/14,5 – MS15,5- MF16. Note moyenne SOIR : 15,5
Le nez présente un caractère surmûr marqué par une pointe de botrytis exprimant des notes de coing, de miel et de foin. La bouche, tout en rondeur, semble dotée d’une pointe de sucre résiduel, mais l’équilibre d’ensemble est sauvé par une fin de bouche tonique rappelant le zeste de citron vert. Le vin revêt un profil plutôt étrange et rejoint, dans l’esprit, le 2001 pour lequel nous avions évoqué l’Alsace et plus précisément le pinot gris…
16. Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » 1993 – 12,5°
L’après-midi : DS12,5 – CD13. Note moyenne AM : 15,3
Le soir : DS15 – PC(15) – LG14,5 – MS(16) – MF(15). Note moyenne SOIR : 15,1
Le nez évoque dans un premier temps les rillettes, l’anis et les embruns marins à la façon d’un Muscadet de Guy Bossard ! La bouche apparaît fraîche, minérale mais un peu étroite, le vin ne semblant pas d’une netteté irréprochable… On ne peut pas exclure totalement l’hypothèse d’une bouteille légèrement défectueuse en raison d’une petite « coquetterie liégeuse ». Au final, certainement l’échantillon le moins unanimement convaincant…
Uniquement le soir
17. Meursault : Domaine Roulot « Les Vireuils » 2004 – 12,8°
DS15,5 – PC14,5 – LG15 – MS15 – MF15,5. Note moyenne : 15,1
L’olfaction s’ouvre initialement sur des notes de réduction, puis, au fur et à mesure, on sent poindre des effluves rappelant le citron, la noisette et l’olive verte. En bouche le vin donne la sensation de « déglacer le palais », montre une belle finesse de constitution mais apparaît malheureusement marqué par un caractère végétal très (trop?) prononcé. La matière (de qualité indéniable) « tient la route » mais les arômes sont verts et peu hédonistes. Un vin dont on se demande s’il parviendra un jour à réellement donner du plaisir ??…
Rappel : Domaine Roulot – Meursault Les Vireuils 2004 : 15,5/20 – 8/1/08 (LG)
Bel agencement rayonnant de Côte de Beaune : végétal, fleurs, beurre, citron. Bouche complète, tonique. Appréciable finesse de chair.
18. Meursault 1er Cru « Clos des Perrières » : Domaine Albert Grivault 1997 – 13°
DS17 – PC17 – LG16,5 – MS17 – MF16,5/17. Note moyenne : 16,9
La robe se pare d’un jaune d’or du plus bel effet. L’arsenal olfactif est racé ; il livre des fragrances de gras de jambon, de citron, de fougère, de noisette et de craie notamment. La bouche, tonique, est portée par une acidité présente mais intégrée ainsi que par un socle minéral traçant. L’expression aromatique est « rude » et d’esprit « janséniste » mais le vin revêt une grande présence en bouche ; de grande allonge, il sera probablement très à son aise à table dans un style plutôt austère.
Rappel : Meursault 1er Cru « Clos des Perrières » 1997 – 11/06/04 (LG)
DS14 – PP12,5 – LG12,5. Note moyenne : 13
Robe jaune fluo, intense aussi. Tendance organique (surmaturité ?) dans ce nez délivrant des notes de rillettes (de serpillière, pour ses détracteurs), de fruits blancs et exotiques, de champignon. Somme toute grossier. Bouche citronnée, par trop vulgaire, manquant de netteté et de cohérence, simple et de densité juste convenable, malmenée par une acidité bien suspecte.
19. Quarts de Chaume : Domaine Bellerive 1975 – Degré non indiqué
DS17 – PC17 – LG17 – MS17 – MF17. Note moyenne : 17
Le nez se livre avec à la fois beaucoup de complexité et de pureté sur des exhalaisons de gras de jambon, de coquille d’huître, de pomme, de safran et de quinquina. En bouche le vin se montre très dynamique, tendu et livre ici une expression très pure à l’équilibre irréprochable. Les sucres aériens viennent soutenir une trame aromatique de grand charme dans laquelle on retrouve des aromes de gras de jambon, de safran ainsi qu’une fine trace minérale. Une des plus belles bouteilles qu’il nous ait été donné de déguster, sans trace de soufre ni défaut quelconque…
Info pour un CR (rare) sur 4 vieux millésimes 75, 73, 61 et 57 :
a. Quarts de Chaume : Château de Belle Rive « Clos des Quarts de Chaume » 1973 29/08/09 (PC)
DS17 – PC16,5/17 – LG14,5 – PR17 – MF17 – MS16. Note moyenne : 16,4
Belle robe jaune fluo, comme de la Suze ! Expression aromatique puissante, pénétrante même, fortement camphrée, médicamenteuse, maltée, heureusement exempte des trop fréquentes scories alliacées de certains layons trop soufrés. Bouche dans le même esprit intense et minéral ; équilibre et tension acide, forte amertume (sans agressivité mais dont l’intransigeance peut rebuter), liqueur totalement effacée derrière cette étonnante sève amère/acide/minérale (mais richesse de constitution pourtant encore sensible).
b. Quarts de Chaume : Domaine Bellerive 1975 – 29/01/09 (LG)
DS15,5/16 – PC15,5 – LG14,5/15 – MF16 – MS15 – EG15,5/16. Note moyenne : 15,5
Coing, végétal, minéral, citron vert, un peu comme à Vouvray avec en supplément un fumet de croûte de St-Nectaire comme sur les Sancerres de Chavignol.
Bouche sur ces fondamentaux, sans concession, déterminée.
c. Quarts de Chaume : Domaine de Bellerive 1975 14/11/08 (LG)
DS15,5 – PC(15,5) – LG15 – MS15,5 – EG15 – CD15. Note moyenne : 15,3
Nez encore puissant : fromage, calcaire, Suze, mousseron, citron confit, asperge. Pour Pierre, des notes rémanentes de cacahuète et de chlore trahissant un traitement au soufre carabiné (robe peu atténuée). Bouche concentrée, peu sucrée, minérale (à l’instar de celle du 1961 bu récemment). Sans impressionner, elle possède tout de même de beaux restes.
d. Quarts de Chaume Anjou Coteaux du Layon Grand Cru 1957 : Clos de Chaume du Domaine G. Lalanne – 12/11/08 (LG)
DS16,5 – PC(16) – LG15,5 – MS16,5 – MF16,5 – EG16 – CD14,5 . Note moyenne : 15,9
Robe acajou aux reflets verts, d’âge vénérable à coup sûr. Parfums ranciotés de caractère : pomme cuite, abricot, curry, cèpe, noix, jaune d’oeuf, sucre d’orge, thé, citron vert … sont autant de perceptions entendues autour de la table. On peut aisément se laisser emporter vers Madère. Bouche au punch assagi, en style demi-sec, qui survit grâce à une acidité sans compromis, tonifiante. On revient alors en Loire, sur Vouvray. Un message ancien mais nullement sénile.
e. Quarts de Chaume : Château de Belle Rive 1961 : Clos de Chaume du Domaine G. Lalanne : 16,5/20 – Repas chez Pierre du 3/05/08 (LG)
Notes de Suze, d’orange, de cachou, de champignon. En bouche le sucre estompé rend cette liqueur discrète mais cohérente et fraîche. Evolution très respectable. Je verrais bien un vieux Vouvray. Le vin souffre selon moi du voisinage avec Coutet 1950.
20. Sauternes : Château d’Yquem 1998 – 13,5°
DS18 – PC18 – LG18 – MS18 – MF18. Note moyenne : 18
Le bouquet qui s’échappe du verre est immédiatement prenant ; une légère note d’acidité volatile sera présente au départ pour s’estomper rapidement à l’aération. L’intensité du « message aromatique » ira crescendo, livrant tour à tour des senteurs de safran, de cuir, de cire, d’orange ainsi qu’un classique mais remarquable rôti. En bouche, le vin témoigne de beaucoup de vitalité, de force mais également d’une finesse superlative et de sucres de dentelle… Un bel Yquem, à l’équilibre princier et au toucher de bouche d’une grande délicatesse. Le fond de verre exhale l’abricot, la mandarine et surtout la pêche rôtie pour un vin très abouti procurant d’ores et déjà un immense plaisir !! Un grand merci à Laurent pour l’élégance et la générosité de son geste…
Conclusion
Cette verticale exceptionnelle, et sans doute unique, générait une grande impatience pour les dégustateurs présents. En effet, elle permettait d’aborder tous les millésimes produits par un domaine de référence (le Domaine De Montille) sur le 1er Cru Le Cailleret à Puligny-Montrachet ; terroir de grande notoriété s’il en est car jouxtant le mythique Montrachet…
Autant le dire de suite : elle n’a pas déçu ! Elle s’est révélée d’une grande richesse et d’une homogénéité qualitative exemplaire. Nous pouvions craindre une forme de lassitude : il n’en fut rien tant ces vins se sont montrés loquaces, délivrant chacun un message singulier, empreinte du millésime.
Nous fûmes parfois tentés de parler de typicité (ou d’atypicité) mais au regard de quoi ? Typicité au regard d’une vision archétypale de l’idée que l’on se fait d’un vin de Puligny-Montrachet qui serait forcément réductrice, ou typicité au regard du fait qu’un grand terroir est capable de produire de grands vins dans (presque) tous les millésimes ?… En cela ils sont typiques car très représentatifs de l’année qui les a vu naître.
Ils sont de surcroît servis par un juste travail oenologique venant souligner la qualité de la matière première sans jamais la bousculer et encore moins l’écraser.
De la maîtrise donc pour des vins de grand style, reflets d’un terroir de classe…
Remarques sur les bouteilles
Une remarque concernant la bouteille de 2002 qui vint diviser l’assemblée. Elle reste le seul point d’interrogation de cette belle série : défectueuse ou pas, oxydée ou pas ? A regoûter, si possible, pour essayer de trancher la question…
Une mention particulière pour le millésime 2005, grand vin complet, étonnamment abordable mais promis à un brillant avenir, ainsi que pour la trilogie 1998/1999/2000 qui a « enfanté » trois vins superbes : 98 et 00 semblent prêts, 99 sera, à coup sûr, encore plus lumineux dans quelques années…
2001 et 1994 semblent marqués par une pointe de résiduel et un caractère aromatique signant des années à botrytis.
Enfin, une mention personnelle pour le 2003 pour lequel je salue une belle gourmandise sans mollesse.
La parole est au vigneron…
Tableau récapitulatif
Grands Vins |
|||
2005 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
18,0 |
+ 1,0 |
Vins excellents |
|||
2000 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
17,7 |
+ 1,6 |
1999 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
17,6 |
– 0,2 |
1998 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
17,6 |
+ 3,1 |
Très bons vins |
|||
2007 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
16,9 |
+ 0,9 |
1997 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
16,9 |
+ 1,6 |
2004 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
16,7 |
+ 0,3 |
2006 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
16,6 |
– 0,9 |
2003 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
16,5 |
+ 1,2 |
2001 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
16,5 |
– 0,5 |
1995 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
16,3 |
+ 0,8 |
1996 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
16,2 |
+ 2,2 |
Bons vins |
|||
1994 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
15,5 |
+ 2,2 |
2003 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
15,3 |
– 0,2 |
Echantillons défectueux |
|||
2002 | Domaine de Montille : Puligny-Montrachet 1er Cru « Le Cailleret » |
ED |
– |
La note retenue dans ce tableau est la meilleure de l’après-midi et du soir.
L’évolution de cette note entre ces deux phases de dégustation est mentionnée dans la dernière colonne :
+ le vin s’est amélioré à l’aération
– le vin s’est dégradé à l’aération
Moyenne de la dégustation |
16,7 |
Ecart moyen (en valeur absolue) |
1,2 |