Verticale de Lafite Rothschild
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Verticale de Montus prestige
22 juin 2006

Verticale de Beaucastel et Hommage à Jacques Perrin

Cette dégustation exceptionnelle du domaine Beaucastel à Chateauneuf du Pape, sur 37 millésimes incluant tous les millésimes de la cuvée Hommage à Jacques Perrin se trouve sur le lien suivant:

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Club toulousain In Vino Veritas

1ère verticale du château de Beaucastel (rouge) en Châteauneuf-du-Pape

(Tous les millésimes de 2003 à 1991 y compris les « Hommages »)

Mardi 9 mai 2006

Dégustation préparée par Didier Sanchez et commentée par Pierre Citerne.

  • Quelques commentaires de contexte :

  • La dégustation s’est déroulée en deux phases : l’après-midi avec 3 dégustateurs puis le soir avec 13 dégustateurs. Didier Sanchez a participé aux deux séances.

  • Le commentaire porte sur les vins du soir. Comme d’habitude certains vins ne se révèlent que le soir et d’autres n’ont duré qu’une après-midi. Les notes de Didier Sanchez (DS AM et DS SOIR) sont le reflet de ces variations.

  • Les vins ne sont pas dégustés à l’aveugle.

  • DS : Didier Sanchez – PC : Pierre Citerne – MS : Miguel Sennoun, JP : Jacques Prandi.

  • Ordre de dégustation :

1. Château de Beaucastel 2003 :

DS AM16,5 – DS SOIR15 – PC14 – MS15 – JP15,5.

Note moyenne AM : 16,5 et SOIR : 14,9 – Prix : 45 €

  • Robe violacée.

  • Marc, eau de vie au nez, un net côté empyreumatique, grillé (pneu brûlé ?).

  • Matière concentrée, fruit dense mais manquant de fraîcheur ─ même si l’acidité est présente ─, tannins assez raides, finale alcooleuse.

 

2. Château de Beaucastel « Hommage à Jacques Perrin » 2003 :

DS AM17+ – DS SOIR16,5 – PC16 – MS16,5 – JP16.

Note moyenne AM : 17 et SOIR : 16,3 – Prix : 185 €

  • Plus de fruit et de profondeur que dans la cuvée normale, on sent la mûre et la myrtille, et toujours cette note (caniculaire ?) de pneu brûlé.

  • Texture dense, veloutée, gros volume, beaucoup d’extrait, de la longueur ; moins d’agressivité tannique et alcoolique que dans la cuvée normale. Un vin très sérieux, sans charme pour l’instant.

3. Château de Beaucastel 2001 :

DS16+- PC16/16,5 – MS15,5 – JP16+ – CD15,5. Note moyenne : 15,8 – Prix : 45 €

  • Aspect dense, bordure violacée.

  • Nez fin, bien défini, avec des notes de surmaturité mais aussi de la fraîcheur, des fruits frais

  • Bouche dense, serrée, complète, encore très austère, chaleur alcoolique perceptible mais fruité éclatant, longue finale réglissée. Potentiel certain.

 

4. Château de Beaucastel « Hommage à Jacques Perrin » 2001 :

DS17 – PC16,5 – MS17,5 – JP17 – CD16. Note moyenne : 16,8 – Prix : (Cadeau du domaine)

  • Robe saturée, violacée.

  • Nez monolithique, d’une netteté parfaite, saturé (lui aussi) de fruit noir compact ; pointe iodée, truffée à l’aération.

  • Bouche plus fraîche, encore plus serrée que la cuvée normale, beaux tannins veloutés. En 2001 la différence (de poids, d’allonge, de style) entre les deux cuvées semble moins accusée que dans d’autres millésimes (2000, 1999, 1998, 1995).

5. Château de Beaucastel 2000 :

DS AM15,5 – DS SOIR16 – PC16 – MS16 – JP16.

Note moyenne AM : 15,5 et SOIR :16 – Prix : 40 €

  • Robe dense, avec déjà un dépôt significatif.

  • Joli nez expressif qui commence à prendre quelques inflexions viandées et épicées.

  • Bouche suave, de bon équilibre, saveur poivrée et vive, tannins serrés mais fins (évoquant davantage la syrah que le grenache).

6. Château de Beaucastel « Hommage à Jacques Perrin » 2000 :

DS AM17,5 – DS SOIR17 – PC17 – MS17,5 – JP17.

Note moyenne AM : 17,5 et SOIR : 17,1 – Prix : 175 €

  • Robe très dense.

  • Nez pur, très jeune, concentré, un fruit éclatant. Une pointe iodée et animale indique clairement le cépage dominant.

  • Gros impact dès l’attaque, une matière veloutée, très dense, très puissante, parvenant à conserver une réelle finesse de grain et de structure (longueur et équilibre).

7. Château de Beaucastel 1999:

DS AM16,5 – DS SOIR16,5 – PC14/14,5 – MS16,5 – JP16,5.

Note moyenne AM : 16,5 et SOIR : 15,9 – Prix : 45 €

  • La robe apparaît évoluée, avec du dépôt.

  • Nez assez évolué lui aussi, typé Châteauneuf : fruits confits, confiture de fraise, café, chocolat…

  • Bouche chaleureuse, plutôt ronde et souple ; sa douceur accentuée se heurte à une acidité saillante.

8. Château de Beaucastel « Hommage à Jacques Perrin » 1999 :

DS AM17,5 – DS SOIR17,5/18 – PC17/17,5 – MS18 – JP17,5.

Note moyenne AM : 17,5 et SOIR : 17,7 – Prix : 165 €

  • Centre noir, bordure très mince.

  • Nez (encore) sur le fruit du mourvèdre, un peu fumé, organique, iodé, cèpe sec…

  • Malgré une densité extrême, le vin parvient à rester fin, velouté, sans dureté. Équilibre remarquable à ce niveau d’intensité.

9. Château de Beaucastel 1998 :

DS AM14,5 – DS SOIR14,5 – PC14,5 – MS14 – JP14,5.

Note moyenne AM : 14,5 et SOIR : 14,4 – Prix : 55 €

  • Robe grenat.

  • Nez déjà tertiaire, sans éclat : cuir, animal, menthol.

  • Saveur mentholée, bonne mâche, fraîcheur suffisante. L’acidité semble mieux intégrée que dans le 1999, mais l’ensemble paraît quand même assez terne et fatigué. Mauvaise phase ?

10. Château de Beaucastel « Hommage à Jacques Perrin » 1998 :

DS AM16 – DS SOIR17,5 – PC17 – MS16,5 – JP17.

Note moyenne AM : 16 et SOIR : 17 – Prix : 215 €

  • Robe à nouveau très dense, centre noir.

  • Beau nez au fruité balsamique, assez volatil, rehaussé de belles notes de cèdre et d’encens.

  • Bouche de très grand confort et d’un équilibre parfait : velouté, suavité, densité, mais aussi fraîcheur et finesse de grain. Ces trois ‘hommages » successifs (2000, 1999, 1998) se ressemblent vraiment beaucoup.

11. Château de Beaucastel 1997 :

DS AM15,5 – DS SOIR16,5 – PC16 – MS16,5 – JP16,5.

Note moyenne AM : 15,5 et SOIR : 16,3 – Prix : 41 €

  • Robe grenat, dépouillée.

  • Joli nez fondu et nuancé : gibier, épices, rafle, camphre…

  • Matière mince mais sapide, fondu de texture appréciable, finale enlevée. Une corpulence modeste mais du plaisir, de la précision, une expression franche et libre.

 

12. Château de Beaucastel 1996 :

DS AM14,5 – DS SOIR15 – PC15 – MS14 – JP14,5.

Note moyenne AM : 14,5 et SOIR : 14,6 – Prix : 44 €

  • Robe plutôt claire, évoluée.

  • Premier nez très mentholé, un peu atone, qui s’ouvre sur plus de nuances : fruits cuits, café, laurier, poivre…

  • Bouche plutôt légère, fraîche, vive, épicée, sapide (cèdre et santal), mais un peu moins harmonieuse que celle du 1997. La dominante aromatique mentholée demeure.

13. Château de Beaucastel 1995 :

DS AM15,5/16 – DS SOIR15,5 – PC14,5 – MS15,5 – JP15,5.

Note moyenne AM : 15,5 et SOIR : 15,3 – Prix : 52 €

  • Robe encore dense, peu évoluée.

  • Nez assez puissant, terrien (humus, pointe de truffe), animal, chocolaté.

  • Bouche dense, encore jeune, confite, solide et structurée. Un ensemble compact, manquant pour l’instant de charme et de délié. Les tannins semblent poussiéreux en finale.

14. Château de Beaucastel « Hommage à Jacques Perrin » 1995 :

DS AM17,5 – DS SOIR17,5/18 – PC17,5 – MS18 – JP18.

Note moyenne AM : 17,5 et SOIR : 17,8 – Prix : 205 €

  • Robe dense, mate.

  • Nez profond et percutant, bien défini. On retrouve une gamme aromatique récurrente : fumé, animal (gibier à poil, sang, iode…), tabac, puis à l’aération des notes de marc et de poivre. Pour certains l’expression pourrait évoquer celle d’une Côte-Rôtie.

  • Beaucoup de vivacité et de structure pour animer une matière imposante. Les tannins, puissants, serrés monopolisent l’attention. La saveur du fruit, rehaussée de cèdre et de poivre, se montre pure et rémanente. Grande cohérence et très belle fraîcheur.

15. Château de Beaucastel 1994 :

DS AM14,5 – DS SOIR15,5 – PC15 – MS16 – JP16.

Note moyenne AM : 14,5 et SOIR : 15,6– Prix : 41 €

  • Robe grenat brique assez fournie.

  • Nez d’abord discret, plus expressif après quelques minutes, toujours des notes viandées, « sanguines », du cèpe sec…

  • Bouche assez dense ; une matière présente, de bonne fraîcheur, des tannins peut-être un peu trop grenus. Sérieux mais pas enthousiasmant.

 

16. Château de Beaucastel « Hommage à Jacques Perrin » 1994:

DS AM16,5 – DS SOIR16 – PC15,5 – MS15 – JP14.

Note moyenne AM : 16,5 et SOIR : 15,1 – Prix : 165 €

  • Robe dépouillée.

  • Nez évolué, assez proche de celui de la cuvée normale, toujours animal et feuille morte.

  • Matière dense, douce, « sucrée », saveur de cèdre intéressante, une charge alcoolique perceptible, des tannins un peu secs, peu de longueur et un certain manque de précision par rapport aux autres versions de la cuvée « Hommage ».

17. Château de Beaucastel 1993 :

DS AM14 – DS SOIR15,5 – PC15,5 – MS15,5 – JP15.

Note moyenne AM : 14 et SOIR : 15,4 – Prix : 43 €

  • Robe évoluée, entre brique et brun.

  • Nez franchement tertiaire : feuille morte, menthol, tabac, et toujours ce côté « sanguin », assez vif, difficile à définir, qui semble assez particulier à Beaucastel.

  • Bouche mince et vive, qui reste cohérente et suffisamment présente pour offrir un support acceptable à la belle expression aromatique tertiaire du vin.

18. Château de Beaucastel 1992 :

DS AM14,5 – DS SOIR12,5 – PC12 – MS12,5 – JP12,5.

Note moyenne AM : 14,5 et SOIR : 12,4 – Prix : 40 €

  • Robe claire et brunie.

  • Nez diffus, dont le fruit a viré au caramel et au café.

  • Bouche acide, goût lactique et flou. Le vin n’offre plus l’agrément que conserve encore le 1993.

19. Château de Beaucastel 1991 :

DS AM14,5 – DS SOIR15,5 – PC15,5/16 – MS14 – JP14.

Note moyenne AM : 14,5 et SOIR : 14,7 – Prix : 40 €

  • Teinte orangée bien dépouillée.

  • Nez de vieux vin, encore assez bien défini, intéressant : quinquina, feuille morte, marc…

  • Le fruit demeure assez frais (aidé par une étonnante pointe de CO2), fumé, une peu herbacé (tabac). Mince, peut-être fragile, mais il peut encore séduire par son délié, son naturel, sa franchise.

Club toulousain In Vino Veritas

2ème verticale du château de Beaucastel (rouge) en Châteauneuf-du-Pape

(Tous les millésimes de 1990 à 1978 + vieux millésimes)

Vendredi 9 juin 2006

Dégustation préparée par Didier Sanchez et commentée par Pierre Citerne.

  • Quelques commentaires de contexte :

  • Les vins ne sont pas dégustés à l’aveugle.

  • DS : Didier Sanchez – PC : Pierre Citerne – MS : Miguel Sennoun, JP : Jacques Prandi, CD : Christian Declume.

Nous remercions vivement le château de BEAUCASTEL et en particulier Jean-Pierre PERRIN qui nous ont fourni directement de leur cave plusieurs millésimes et cela à un prix particulièrement attractif, sans parler des bouteilles offertes !

  • Ordre de dégustation :

1. Château de Beaucastel 1990 :

DS15,5 – PC15 – MS16 – JP15,5 – CD16,5. Note moyenne : 15,7 – Prix : 110 €

  • Robe grenat brillante.

  • Nez évolué, vieux même, propre et expressif mais manquant de fruit et d’éclat : cèdre, menthol, fruits confits…

  • Bouche confite, suave en attaque, l’alcool et les tannins ressortent en finale. Honorable mais pas inspiré.

2. Château de Beaucastel « Hommage à Jacques Perrin » 1990 :

DS17 – PC15,5 – MS17,5 – JP16,5 – CD17. Note moyenne : 16,7 – Prix : 230 €

  • Robe plus intense que celle de la cuvée normale mais dépouillée elle aussi.

  • Nez bien défini, également dominé par le menthol et le cèdre, avec des accents tertiaires.

  • Bouche dense, fraîche, très sérieuse mais sans éclat.

3. Château de Beaucastel 1989:

DS16,5 – PC17 – MS17 – JP17 – CD16,5. Note moyenne : 16,8 – Prix : 103 €

  • Robe grenat profonde et soutenue.

  • Nez fondu, tertiaire, disert et délié : tabac, épices, garrigue, cèdre, camphre…

  • Bouche d’emblée séduisante, beau fruit de cerise, vibrant, matière suave mais sérieusement structurée. Vitalité, allonge, élégance.

4. Château de Beaucastel « Hommage à Jacques Perrin » 1989 :

DS17,5 – PC18 – MS18 – JP17,5 – CD17,5. Note moyenne : 17,7 – Prix : 250 €

  • Robe dense, rubis encore sombre ; légère bordure orangée.

  • Nez profond, explosif, beaucoup de fruit, d’épices, des notes de bois précieux… du chocolat et de la menthe (After-eight…)

  • Même profil en bouche que la cuvée normale, autant d’expressivité et de gourmandise, plus de densité en revanche, un fruit plus profond et serré. Longueur remarquable, tout comme l’absence de chaleur alcoolique. Ces deux 1989 possèdent la complexité et la suavité qui font défaut (du moins ce soir) aux 1990.

5. Château de Beaucastel 1988 :

DS16 – PC15,5/16 – MS15,5 – JP16,5 – CD15,5. Note moyenne : 15,9 – Prix : 80 €

  • Robe dépouillée, brillante.

  • Nez vif, frais, poivré, dont la dominante herbacée et fumée pourrait évoquer un vin plus septentrional, une syrah, un Hermitage par exemple.

  • Bouche alerte, svelte mais de saveur pleine et persistante, très fumée (suie…). Même s’il conserve une pointe de sucrosité, de douceur sudiste, ce vin cohérent et élégant ressemble vraiment à une syrah…

Château de Beaucastel 1987 :

(Absent de la dégustation)

6. Château de Beaucastel 1986 :

DS17,5 – PC16,5 – MS16,5 – JP17 – CD16,5. Note moyenne : 16,8 – Prix : 55 €

  • Robe comparable à celle du 1988.

  • Nez ouvert, plaisant, engageant : du fruit, relevé de notes mentholées et animales.

  • Le caractère acidulé et vif du vin donne du relief à une structure fondue, délicate, à des saveurs épicées, mentholées, fumées, typiques. De la gourmandise, du fruit, de l’élégance : une très bonne surprise.

 

7. Château de Beaucastel 1985 :

DS16 – PC16 – MS15,5 – JP15,5 – CD16,5. Note moyenne : 15,9 – Prix : 60 €

  • Robe un peu plus légère, et surtout plus mate, que les deux précédentes.

  • Premier nez très animal (marinade de civet de sanglier…), pharmaceutique aussi ; l’expression aromatique se développe avec une belle amplitude sur des notes fruitées et épicées, toujours riches d’inflexions giboyeuses.

  • De la rondeur, du fruit en bouche, une belle matière suave, solaire, riche, qui finit toutefois sur une chaleur alcoolique un peu trop présente et des tannins carrés, réglissés, presque secs (évoquant ceux du 2003).

8. Château de Beaucastel 1984 :

DS12,5 – PC12,5 – MS13 – JP13 – CD14,5. Note moyenne : 13,1 – Prix : 42 €

  • Robe claire, dépouillée.

  • Nez propre, dominé par une expression fumée, sans ampleur ni délié.

  • Volume limité et finale dure, même si la bouche est encore nette. La dégustation de ce vin étriqué, qui a du être meilleur, n’offre aujourd’hui que peu d’intérêt.

9. Château de Beaucastel 1983 :

DS16 – PC15,5 – MS16 – JP15,5 – CD15. Note moyenne : 15,6 – Prix : 45 €

  • Robe dépouillée, presque aussi légère que celle du 1984

  • Bouquet fondu, épicé et tertiaire, subtil ou évanescent selon la perception de chacun…

  • Comme l’expression aromatique la matière se montre discrète, pas désunie, épurée plutôt. Saveur fumée, finale un peu alcooleuse.

Château de Beaucastel 1982 :

(Absent de la dégustation)

 

10. Château de Beaucastel 1981 :

DS17 – PC17 – MS17 – JP16,5 – CD17. Note moyenne : 17 – Prix : (Cadeau de Pierre Citerne)

  • Robe encore assez dense, aspect fourni, mat.

  • Nez intense, puissant, exprimant le caractère récurrent du cru, épicé et fumé, avec une distinction et une articulation remarquable : suie, poivre noir, rose séchée…

  • En bouche la matière impose une présence tactile importante, il y a nettement plus de vie et de poids que dans le 1983. Les tannins virils sont équilibrés par la rondeur de la chair ; la saveur est profonde, fumée et animale. Une harmonieuse plénitude.

11. Château de Beaucastel 1980 :

DS16,5 – PC16 – MS16,5 – JP16,5 – CD16 . Note moyenne : 16,3 – Prix : (Cadeau du domaine)

  • La robe, encore intense, est assez proche de celle du 1981.

  • Un fruit assez fin, sur le noyau, émerge d’un puissant bouquet animal et fumé (écurie…)

  • Plein et savoureux en bouche. Son caractère est d’une heureuse rusticité : un toucher grenu, une finale un peu abrupte, mais encore beaucoup d’allant et de saveur (dominante animale et fumée, comme au nez). Une belle surprise.

12. Château de Beaucastel 1979 :

DS15,5 – PC15,5 – MS16 – JP16 – CD16. Note moyenne : 15,8 – Prix : (Cadeau du domaine)

  • Robe grenat, mate.

  • Nez clairement évolué mais distingué : vieux cuir, menthol, cèdre, quinquina…

  • Matière assez mince, dominée par la vivacité, un peu anguleuse. Le vin est élégant, encore plaisant et articulé, mais on commence à voir la trame…

13. Côtes du Rhône « Coudoulet de Beaucastel » 1978

DS14,5 – PC14 – MS14 – JP14 – CD14,5. Note moyenne : 14,2 – Prix : 35 €

  • Vin dégusté à l’aveugle, en « pirate ».

  • Robe évoluée, brunie.

  • Le nez est celui d’un vieux vin (du Sud), intéressant quoique très organique : sauce soja, Viandox, tomate séchée, bouquet garni…

  • Bouche encore vivante quoique fatiguée, matière sérieuse dominée en finale par l’acidité. Saveur d’extrait de viande et de ragoût à l’oignon, curieuse à défaut d’être agréable.

 

14. Château de Beaucastel 1978 :

DS17,5/18 – PC17 – MS17,5 – JP19 – CD16,5. Note moyenne : 17,6 – Prix : 115 €

  • Robe dense, qui annonce ce que sera la présence physique du vin en bouche ; reflets tuilés d’évolution mais centre encore sombre.

  • Nez vivant, puissant, large, aux senteurs bien détourées, solaires : fruits confits, figue sèche, cèdre, beaucoup d’épices…

  • Matière très dense, étonnamment dense, chaleureuse mais surtout très vivante. La présence et la longueur en bouche sont exceptionnelles, mais le moelleux (tannins très présents, un peu trop secs pour certains dégustateurs) et la finesse aromatique n’également pas ceux d’autres grandes réussites du cru (89, 81). Un vin qui partage ; on peut admirer sans réserve sa stature ─ assez héroïque il est vrai ─, ou bien ressentir un certain manque d’harmonie et de plaisir…

15 Château de Beaucastel 1972 :

DS14 – PC16 – MS15 – JP14 – CD14. Note moyenne : 14,6 – Prix : 60 €

  • Robe dépouillée, bordure fauve mais encore fournie au centre du disque.

  • Nez assez puisant, évolué, organique, intéressant par sa complexité : animal, cuir, café, cumin, nuoc-mâm, brou de noix…

  • La tenue en bouche partage beaucoup les dégustateurs ; la matière est présente, avec la même palette aromatique organique et évoluée qu’au nez, de l’allonge, mais sa structure saillante, son angulosité (tannins « à vif »), un grain assez dur (caractère « métallique » ?), font juger le vin franchement désagréable par certains. Personnellement il me paraît aberrant de porter le 78 aux nues et de jeter le 72 aux orties…

16. Château de Beaucastel 1967 :

DS14 – PC15,5 – MS14,5 – JP15,5 – CD13. Note moyenne : 14,4 – Prix : 137 €

  • Depuis ce millésime, étiquette actuelle.

  • Robe nettement plus évoluée que toutes les précédentes.

  • Nez ténu, de vieux fromage… avec des notes aigrelettes de noyau (guignolet…)

  • Bouche mince mais encore vivante, assouplie par le temps, conservant la douceur un peu confite d’un vin sudiste et mûr. L’aération lui profite, le vin s’épure, gagne en volume, développe de belles notes de racine, de réglisse…

17. Domaine de Beaucastel 1966 :

DS15 – PC15,5 – MS16 – JP15,5 – CD15,5. Note moyenne : 15,5 – Prix : 122 €

  • Ancienne étiquette avec «Domaine» et non «château».

  • Robe patinée, claire, comparable à celle du 1967.

  • Nez fondu, très évolué : tabac, champignon, menthol, vieux cuir…

  • Bouche encore cohérente, vive mais veloutée, délicate, agréable, déployant un spectre aromatique automnal mais encore bien défini.

18. Domaine de Beaucastel ?? (Millésime arraché) :

DS16 – PC16+ – MS16 – JP16,5 – CD15. Note moyenne : 16 – Prix : 80 €

  • Ancienne étiquette avec «Domaine» et non «Château» donc avant 1967.

  • Robe manifestement évoluée mais profonde ; il y a encore du rouge en son centre.

  • Nez puissant mais assez ingrat, des notes anisés, un peu cartonneuses de vieille futaille, beaucoup de cuir (vieille chaussure…), quinquina, feuilles mortes, réglisse…

  • Après les 66 et 67, la matière paraît très présente, structurée, dense, charnue même ; le goût par contre est celui d’un vieux vin, conforme au bouquet. Le vin impressionne par son sérieux, son volume, sa fraîcheur, même si les arômes se montrent quant à eux un peu éteints. Nous sommes certainement en présence d’une très belle année (1961, 1959 ?)

Conclusion :

  • Au terme de cette copieuse dégustation verticale, un caractère ressort avec force : la longévité étonnante de ce vin, et surtout sa capacité à s’améliorer, à s’épanouir avec l’âge. Il faut 20 ans à Beaucastel pour développer du charme, de la complexité, pour exprimer de la race… On peut mesurer les qualités de constitution des millésimes jeunes, les admirer même, mais il est assez difficile de s’enthousiasmer pour le plaisir sensoriel qu’ils procurent. Le terroir de Beaucastel est peut-être moins adapté que d’autres à l’expression de grands grenaches immédiatement nuancés et voluptueux ? La famille Perrin a choisi une autre voie, qui fait de Beaucastel un vin à part dans son appellation, en termes d’expression, de tenue et de longévité. Toujours frais, serré, construit, mais sans renier la générosité alcoolique, la douceur glycérolée induite par son origine méridionale, d’un fruit intense et compact, il évolue vers une expression complexe, droite et déliée, épicée, animale et fumée, qui peut parfois évoquer les vins de l’Hermitage.

  • On notera la réussite, souvent brillante, des « petits » millésimes (97, 93, 91, 86, 80), ainsi que quelques déceptions, peut être conjoncturelles et temporaires, dans certains « bons » millésimes : 98, 95, 90.

  • La cuvée « Hommage à Jacques Perrin », largement basée sur le Mourvèdre, se montre assez différente de la cuvée normale du château, même si l’esprit des deux vins est manifestement le même. Extrêmement concentrée, tout en restant fraîche, avec une structure très présente, une trame archi-serrée mais fine, elle manifeste une grande classe, même si nous ne possédons pas assez de recul pour ressentir une vraie émotion, percevoir un vrai génie (sauf peut-être dans le premier millésime, 1989).