Belle dégustation en complément de la dégustation 04 Avril 2003 sur le Rhône Nord dans des millésimes variés à l’exclusion du millésime 1999. Le compte rendu sur le lien suivant :
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Côte-Rôtie et Cornas
Le vendredi 21 mars 2002
Synthèse des commentaires de dégustation : Laurent Gibet.
Quelques commentaires de contexte :
Les vins sont dégustés à l’aveugle.
Nombre de dégustateurs : une quinzaine.
DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – PC : Pierre Citerne – PP: Pascal Pérez.
Ordre de dégustation :
1. Côte-Rôtie – Burgaud 1998 :
DS14,5 – PP13,5 – PC13 – LG13,5. Note moyenne : 13,5 – Prix : 35 €
Robe violacée, jeune, brillante.
Joli nez plutôt intense, floral, épicé, avec des senteurs fraîches d’orange.
Bouche correcte mais sans plus. Le vin s’avère un peu rustique et manque de caractère, de générosité. Longueur plus que moyenne. Certains dégustateurs pointent une acidité citronnée peu intégrée.
2. Côte-Rôtie – Vernay Georges « La maison rouge » 1998 :
DS12,5 – PP14 – PC12 – LG14. Note moyenne : 13 – Prix : 35 €
Robe révélant un début précoce d’évolution.
Nez boisé, lacté, alliant des notes de fleurs (rose), de lard fumé, d’orange et d’épices.
Bouche offrant une bonne acidité. Notes fraîches d’agrumes et un peu plus de longueur que dans le cas du vin précédent. Certains dégustateurs trouvent ce vin lourd et dilué, trop boisé.
3 Côte-Rôtie – Ogier Michel 2000 :
DS15,5 – PP15 – PC14 – LG14,5. Note moyenne : 15 – Prix : 40 €
Robe d’un violacé intense.
Nez complexe dévoilant des parfums de cacao, de cerise à l’eau de vie, de marc, d’épices, de violette et une minéralité de graphite.
Bouche construite sur un beau jus frais, tonique, encore brut en l’état mais prometteur.
4. Cornas – Tardieu-Laurent « Vieilles Vignes » 1998 :
DS15,5 – PP16,5 – PC16/16,5 – LG15,5. Note moyenne : 16 – Prix : 35 €
Robe dense, tirant sur le noir.
Nez possédant de la classe, complet, floral, animal (lard), réglissé, épicé (dominante de poivre).
Bouche équilibrée, droite, longue et dense, à l’acidité et au boisé bien intégrés.
5. Cornas – Allemand Thierry « Chaillot » 2000 :
DS16,5/17 – PP16 – PC17+ – LG15,5+. Note moyenne : 16,5 – Prix : 29 €
Robe intense, noire.
Nez complexe, profond, direct, pur et typé : framboise, mûre, café froid, fumé, quinquina, goudron. Notes complémentaires viscérales. Un éclat indéniable.
Bouche solide, juteuse et fruitée, assise sur une acidité et une structure garantes de longévité. Un vin qui semble se mettre progressivement en place.
6. Côte-Rôtie – Gerin Jean Michel « Les Grandes Places » 1998 :
DS13,5 – PP15 – PC13,5 – LG14. Note moyenne : 14 – Prix : 65 €
Robe qui semble trahir un début d’évolution.
Nez boisé, avec des notes de fleurs, d’orange, de café.
En bouche, le boisé se fait insistant et nuit à la pureté du vin, qui manque de plus de gras. Le fruit s’en remettra-t-il ?
7. Cornas – Courbis « Les Eygats » 1998 :
DS15,5 – PP15,5 – PC15+ – LG15. Note moyenne : 15,5 – Prix : 35 €
Nez déployant des odeurs de fruits noirs confits (cassis), de réglisse, de camphre, de menthol, de goudron.
Bouche dense, bonne acidité et bonne allonge pour ce vin issu d’un terroir froid, encore relativement fermé. Moins de race cependant que dans le cas de « Chaillot ».
8. Côte-Rôtie – Gerin Jean Michel « Les Grandes Places » 2000 :
DS14,5 – PP14 – PC14? – LG13,5. Note moyenne : 14 – Prix : 65 €
Comme dans le cas du 1998, le nez semble « pris en otage » par un boisé envahissant.
Bouche également marquée par l’élevage en fût. Seules quelques notes fruitées (groseille, cassis) parviennent à se frayer un chemin dans cette trame boisée et légèrement amère. On espère ici aussi que le fruit pourra reprendre la place qui devrait lui revenir.
9. Côte-Rôtie – Ogier Michel 1998 :
Echantillon défectueux – Prix : 45 €
Nez et bouche bouchonnés.
10. Côte-Rôtie – Tardieu-Laurent 1998 :
DS16 – PP16 – PC15,5/16 – LG15. Note moyenne : 16 – Prix : 45 €
Robe moyennement intense, légèrement évoluée.
Nez typé, avec ses notes de violette, de réglisse, de lard fumé.
Bouche reprenant ces notes à son compte sur une trame équilibrée mais relativement svelte. Jus frais et allonge appréciable.
11. Côte-Rôtie – Guigal « Brune et Blonde » 1995 :
DS13,5 – PP13,5 – PC12 – LG14. Note moyenne : 13,5 – Prix 45 €
Robe évoluée, qui a commencé à brunir.
Nez offrant des notes médicinales, de fruits cuits, de viande, d’épices, de croûte de fromage.
Bouche peu cohérente, cuite, solaire, qui commence à se déstructurer. A boire sans trop tarder.
12 Côte-Rôtie – Clusel-Roch « Les Grandes Places » 2000 :
DS15,5? – PP15 – PC15? – LG15?. Note moyenne : 15? – Prix : 40 €
Nez fortement marqué par le bois, avec un côté scierie.
On devine en bouche un beau jus qui devra aussi gagner son combat contre le bois.
13. Cornas – Courbis « La Sabarotte » 1998 :
DS15,5 – PP17 – PC15 – LG15. Note moyenne : 15,5 – Prix : 32 €
Robe intense, délicatement évoluée.
Nez dense mais peu expressif sur les fruits confits (cassis), la réglisse.
Bouche puissante, poivrée, solaire mais malgré tout tonique. Boisé intégré pour ce vin encore fermé.
14. Cornas – Clape 2000 :
DS17,5/18 – PP17/17,5 – PC17,5 – LG16,5. Note moyenne : 17,5 – Prix : 39 €
Robe dense, juvénile.
Nez profond, minéral, exhalant des notes de fruits (cerise, framboise), de fumé. Encore peu loquace.
Bouche pure, authentique, longue et tonique. Equilibre remarquable. Le fruit semble un peu plus cuit que chez Allemand.
15. Côte-Rôtie – Tardieu-Laurent 1997 :
DS15 – PP15,5 – PC15 – LG15. Note moyenne : 15 – Prix : 48 €
Robe évoluée.
Nez épicée, solaire, fumé, dans lequel on retrouve ces notes de croûte de fromage.
Bouche parfumée, sur une matière moins dense et plus simple.
16. Cornas – Allemand Thierry « Reynard » 2000 :
DS17,5 – PP17 – PC17+ – LG16. Note moyenne : 17+ – Prix : 35 €
Robe particulièrement sombre, comparable à celle de « Chaillot ».
Nez fruité, réglissé, avec une composante animale prononcée.
Bouche très sérieuse, dotée d’une trame dense, tannique, austère. Pureté du fruit et longueur, avec une acidité moins mordante que « Chaillot » (plus de matière ?). Gros potentiel également pour ce vin peut-être plus difficile à décrypter que l’autre cuvée du domaine.
17. Côte-Rôtie – Gerin Jean Michel « La Landonne » 2000 :
DS16 – PP16 – PC15,5+ – LG15. Note moyenne : 16 – Prix : 65 €
Nez au boisé très sensible, avec encore ce côté planche fraîche (scierie).
En bouche en revanche, le bois se fait plus discret, respectant mieux le fruit, et semble mieux digéré par une matière manifestement plus dense. Le vin est encore peu disert mais concentré et équilibré.
18. Cornas – Tardieu-Laurent « Coteaux » 1995 :
DS13,5 – PP14,5 – PC13,5 – LG14. Note moyenne : 14 – Prix : 37 €
Robe évoluée.
Nez tertiaire, combinant des notes de viande, de réglisse, de bouquet séché, de lard fumé, de champignons secs.
La bouche semble un peu en fin de vie, avec une tendance à « partir dans tous les sens », avec de surcroît une pointe de sécheresse.
19. Cornas – Tardieu-Laurent « Vieilles Vignes » 1997 :
DS16 – PP16,5 – PC16 – LG15. Note moyenne : 16 – Prix : 33 €
Nez exprimant la feuille de groseillier, le graphite.
Bouche minérale, virile, austère, au jus dense, fruité et frais. Sa forte acidité appelle d’autant plus la nourriture.
20.Côte-Rôtie – Tardieu-Laurent 1996 :
DS15,5 – PP15,5 – PC15,5 – LG15. Note moyenne : 15,5 – Prix : 50 €
Senteurs de fruits mûrs (framboise), de fleurs, de café, de violette.
Bouche droite, ayant conservé une belle fraîcheur. La matière paraît moins dense (effet millésime ?).
21. Côte-Rôtie – Ogier Michel « Belle Hélène » 1998 :
DS17 – PP17 – PC17 – LG16,5. Note moyenne : 17 – Prix : 65 €
Robe juvénile.
Nez profond, captivant, mêlant des parfums de minéral (terre humide), de framboise, de violette, de lard, de zan, d’épices.
Bouche particulièrement dense, fermée, mais d’un caractère naturel et pur, à l’image des plus belles réussites de cette dégustation.
Conclusion :
Dégustation de bon niveau, pour des millésimes hétérogènes.
Ces vins se dégustent mieux que les Hermitage (goûtés lors de la séance précédente). Moins virils, ils se livrent en moyenne plus facilement, conjuguant maturité du fruit et acidité. Il n’en reste pas moins qu’ils seront d’autant plus à leur avantage sur un repas.
Allemand, Clape et Ogier (Belle Hélène) confirment sans trop de surprise leur talent avec des vins purs, équilibrés, racés, de grand potentiel.
Les Cornas (le plus souvent plus sudistes) tirent remarquablement bien leur épingle du jeu (mais il est vrai qu’ils sont ici servis par des vignerons brillants).
Courbis et Tardieu-Laurent (pour ce dernier dans cette partie rhodanienne septentrionale) confirment leur qualité.
Les vins de Gerin semblent particulièrement marqués par l’élevage en fûts neufs, dont seule la cuvée « La Landonne » paraît pouvoir se relever (on souhaite bien entendu à l’autre cuvée d’échapper aussi à terme à ce diktat du bois). Les vins avaient été bien mieux dégustés sur fût lors de notre passage en novembre 2001.