Dégustation de quelques vins d’Australie. Le compte rendu sur le lien suivant:

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Synthèse des commentaires de dégustation Pierre Citerne

Quelques commentaires de contexte :

• Les vins Australiens n’ont pas été dégustés à l’aveugle.

• Nombre de dégustateurs : une vingtaine.

Vins Pirates (dégustés à l’aveugle)

• Rouge rubis clair, peu intense.

• Nez simple, un fruit timide et quelques notes fumées.

• Délavé, aqueux en bouche, saveur herbacée.

• Nez classique sur la feuille de cassis et la noix.

• Matière mince mais équilibrée, saveur franche et bien typée, épicée et fumée, mais l’ensemble manque vraiment de concentration.

• Rubis assez dense.

• Nez dominé par un boisé épicé et grillé, le fruit semble toutefois présent, avec des notes florales.

• Relativement dense et assez frais en bouche, saveur fumée et florale, mais la présence du bois est trop appuyée.

• Nez très boisé, à la fois fumé et végétal

• Le boisé grillé domine la bouche, les saveurs herbacées et le corps maigre et sec ne dégagent que bien peu de charme.

Australie (les vins ne sont pas dégustés à l’aveugle)

Table A :

• Robe assez dense.

• Nez alcooleux, exprimant un fruit intense, très mûr (VDN…).

• Malgré une bonne densité, la bouche s’avère désespérément plate par manque d’acidité, la finale est inexistante.

• Bleu-noir très dense

• Nez capiteux, richement fruité, avec des notes épicées et grillées démonstratives qui évoquent un Bourbon.

• Matière lisse et concentrée, chaleureuse mais structurée par des tannins suffisants pour conférer une certaine tenue à l’ensemble.

• Rubis brillant très dense.

• Beaucoup de fruit au nez, mais aussi des notes animales et fumées plus personnelles et complexes.

• La bouche intensément fruitée est soutenue par une assise tannique et acide solide, mais la texture manque de cohérence, de soyeux, avec une finale sèche.

• Robe très dense, mais sans nuances bleutées, avec au contraire quelques reflets orangés.

• Nez intense mais fermé, on devine une certaine race : boisé sans lourdeur bien intégré, épices, fruits confits, tabac, notes herbacées.

• La bouche est dominée par des tannins très puissants, assez poudreux mais droits ; intense mais mince, tout en muscle et en longueur, ce vin sérieux pourrait avoir un avenir si les tannins ne s’assèchent pas.

• Grenat brillant.

• Nez expressif et plein, des notes animales, poivrées, herbacées se dégagent d’un fond fruité intense.

• Charnu et soyeux en bouche, savoureux, mais l’acidité peine à équilibrer le caractère très chaleureux du vin (14,5°).

• Robe bleu-noir très sombre et visqueuse.

• Nez dense, assez monolithique (crème de cassis et café moulu) mais franc et profond.

• Bouche très sérieuse, bien dotée en tannins et en acidité, texture veloutée, les tannins un peu secs paraissent légèrement trop extraits.

• Robe très dense, centre opaque, bordure grenat avec une pointe d’orangé.

• Superbe nez, pénétrant, d’une race et d’une élégance bien supérieure aux autres vins dégustés ce soir : beaucoup d’épices, des notes fumées et herbacées (havane…), un grand fruit confituré et une touche d’eucalyptus qui participe pleinement à l’agrément du bouquet.

• Grand velours dès l’attaque, les arômes épicés, fumés, mentholés s’expriment sur une matière très intense mais fraîche, déliée, sans aucune sucrosité ni lourdeur ; si la longueur structurelle n’est pas exceptionnelle, la rémanence aromatique est en revanche soutenue et très noble.

• Couleur ambrée profonde.

• Nez d’oloroso plus que de tawny : orange confite, pruneau, épices ; complexe et gourmand.

• Bel équilibre en bouche, beaucoup de sucre et d’alcool (19,5°), mais les arômes de noix et de noisette grillée s’affirment avec autorité.

Table B :

1 – Fox Creek « The Vixen » Sparkling Shiraz-Cabernet Franc

• Rouge profond, mousse pourpre…

• Joli nez de gelée de mûre avec des notes viandées et épicées, relativement frais.

• Le fruit se montre assez intense, savoureux ; dilemme : les bulles envahissent la bouche avec agressivité, mais sans elles ce vin chaleureux devient pâteux et artificiel.

• Robe grenat assez tendre et mate.

• Nez typé grenache, direct et expressif, qui pourrait passer pour un Châteauneuf : fond de fruit compoté, cuit même, notes résineuses et animales intéressantes (gibier à plume).

• Matière très souple, savoureuse, chaleureuse mais nette, généreusement fruitée ; un vin attachant, typé, qui manque toutefois de structure et de vivacité.

• Robe sombre et mate, le centre est noir.

• Nez exubérant, très mûr, vulgaire : cassis « surmûr » et caoutchouc brûlé.

• Malgré une saveur prenante d’eucalyptus, la bouche s’avère lourde, molle et sucrailleuse.

• Robe noire et visqueuse, minces bords pourpres.

• Nez encore discret mais intense, serré, notes d’eucalyptus et petits fruits noirs sur fond de boisé brûlé dominant.

• Matière assez fine malgré la concentration importante, pas de brutalité dans les tannins et un équilibre appréciable, des saveurs simples mais franches d’eucalyptus et de gelée de cassis, l’alcool masque toutefois légèrement la finale.

• Centre noir, bords violets.

• Un fruit expressif et original au nez, bien typé syrah en fin de compte : rose, gelée de mûre… et une forte dose de bois toasté.

• Matière concentrée, qui vaut surtout par la fraîcheur de son fruit et ses notes profondes d’eucalyptus ; l’extrême discrétion des tannins confine à la platitude, ce qui n’allège pas la finale un peu sucrailleuse et les arômes boisés plutôt lourds.

• Robe très sombre et dense.

• Intensité aromatique indéniable : boisé brûlé presque élégant, crème de myrtille… expression encore simple mais non dénuée de finesse.

• Bouche svelte et cohérente malgré la concentration importante et la générosité du fruit, le boisé est bien intégré, un vin qui livre peu actuellement mais qui devrait évoluer favorablement.

• Robe mate assez sombre.

• Nez ouvert, intéressant : fruit confit, sauce soja, lard fumé, fleurs séchées, eucalyptus.

• Après ce joli nez expressif, la bouche déçoit : matière souple, en voie de dissociation, l’acidité devient brûlante en finale.

• Robe couleur topaze.

• Nez puissant exprimant des notes muscatées assez violentes, avec aussi de l’écorce d’orange brûlée, et une composante oxydée (confiture de noix verte).

• En bouche, puissante saveur de noix, de caramel, de curry, une liqueur intense qui manque quelque peu de fraîcheur.

• Robe ambrée profonde.

• Nez puissant, typé Jerez (caramel, noix, épices, gras de jambon), l’acidité volatile est agressive.

• La concentration de texture, de liqueur et d’arômes est extrême, l’alcool très présent ; on est assailli de notes pénétrantes de cacahuète grillée, de noix de cajou, de caramel, de café ; la longue finale se termine par une amertume brûlée racée mais austère.

Conclusion :

• Un éventail de vins rouges concentrés, intensément fruités, que l’on peut répartir en trois catégories :

• quelques vins plats et sucrailleux, manquant de vivacité et de structure, fastidieux à boire

• une majorité de vins sérieux, chaleureux et « moelleux », mais francs et équilibrés, boisés mais privilégiant l’intensité du fruit, sans génie particulier toutefois

• un seul vin véritablement racé – imposant, original et complexe : « The Armagh », qui prouve la capacité de certains terroirs australiens à produire de grands vins.

• Les caractères aromatiques des cépages sont généralement assez fidèles aux « modèles » français : grenache de Rusden très castelnovien, cabernet de Genders tannique et herbacé, certaines syrah ont un parfum rhodanien. Il y cependant des inflexions originales dans les notes d’eucalyptus que prennent souvent les vins de syrah et de cabernet.

• Les trois vins liquoreux mutés, intenses et parfumés ont un caractère oxydatif marqué qui évoque les vins de Jerez.

• Les prix sont élevés, dans quelle mesure est-ce dû aux importateurs ?

Autres vins : (A l’aveugle)

• Couleur brique très évoluée.

• Nez tertiaire, viandé, sous-bois, sans vitalité ni éclat.

• Matière usée, cacochyme, campée sur une acidité omniprésente et dure.

• Robe évoluée mais beaucoup plus sombre que la précédente.

• Nez de sous-bois, joliment truffé, avec des notes épicées et mentholées.

• Matière mince mais pas creuse, assez concentrée ; dominée par les tannins et l’acidité, elle n’est certes pas moelleuse, mais sapide (minéralité, humus) et droite.

• Robe très dense et jeune, bords violacés.

• Un fruit très floral (rose, violette) jaillit du verre, avec des notes grillées, fumées et giboyeuses. L’expression aromatique évoque puissamment la Côte-Rôtie.

• Beaucoup de présence en bouche, belle concentration d’un fruit fumé et réglissé. Très jeune, encore carré avec des tannins revêches en finale.